Dans notre numéro de printemps, nous demandions aux super seniors de se souvenir d’un fait historique. Devant l’invasion allemande de son pays, Charlotte, Grande Duchesse, quitte le Luxembourg avec sa famille, sa suite et le gouvernement
certainement. Le lieu de rendez-vous était Sainte-Ménehould. C’est une télévision de Sarrebruck qui cherche des renseignements sur ce fait historique. La Duchesse aurait dormi dans un château : Braux-Sainte-Cohière, c’était une ferme, Hans, aucune trace, château de Vaux à Chaudefontaine ?
Deux anciens Ménéhildiens interrogés n’avaient pas de souvenir de cet épisode historique ; pour avoir été en âge de raison en 1940, ces anciens devaient avoir plus de 90 ans.
Et voilà que Jacky Jean-Baptiste nous confie un document : le récit de Lucien Dubois, lieutenant de pompiers,« Les pompiers de Sainte-Ménehould, du 10 mai 1940 à l’évacuation dans la Meuse ». Un document que Gérard Mourlet avait confié à une revue locale dans les années 80. Quelques lignes évoquent le récit du passage de la Grande Duchesse.
C’était le 12 mai. Les camps de Suippes et Mourmelon ont été bombardés le 10, le 11, une bombe est tombée à l’Alléval ; la première bombe qui annonce de grands bombardements.
La Grande Duchesse arrive à Sainte-Ménehould et va dormir à l’Hôtel Saint-Nicolas.
"12 mai, Pentecôte :
Affluence de réfugiés belges-luxembourgeois, la Grande Duchesse arrive avec sa suite, fuyant l’invasion et s’arrête à l’Hôtel Saint-Nicolas pour y dîner et coucher.
Lundi 13 :
Le lendemain matin, averti, le préfet de la Marne, M. Jozon, vient l’accueillir au nom du gouvernement français, lui offre une gerbe de fleurs et prend la tête du convoi pour la traversée du département de la Marne ; la Grande Duchesse pilotant elle-même une petite voiture genre Simca."
A la lecture de ces lignes, on peut dire que la Grande Duchesse, si elle avait certainement réservé l’hôtel, n’avait pas prévenu la municipalité. La rumeur a dû courir le soir et le maire de l’époque a averti en catastrophe le préfet qui arriva précipitamment.
On comprend qu’à cette époque qui allait devenir tragique, les Ménéhildiens avaient autre chose à faire que de s’occuper du passage de la Grande Duchesse.
Françoise Rotoullier se souvient : "On en a entendu parler, mais après
.

A droite l’hôtel Saint-Nicolas ; ensuite le magasin de cycles Desingly, la pompe à essence est au bord de la route. A gauche le café de l’hôtel qui deviendra un jour « Maison de la presse ».
La rue est encore pavée et, malgré les voitures, les crottins trahissent la présence de chevaux.
