Suite à l’article « Un étrange bas-relief » (page 9 du n° 78), François Duboisy, l’auteur, attendait des commentaires et des objections. C’est Monique Parmentier, guide agréée, qui donne son point de vue, précisant aussi qu’il s’agit d’un haut-relief et non d’un bas-relief. Elle avait déjà écrit un article sur le sujet en 2001 et semblait ne pas être d’accord avec M. Ravaux qui était alors persuadé qu’il s’agissait de la dormition de la vierge.
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Près du portail Nord, à l’intérieur de l’église Notre-Dame du Château, est inséré un groupe sculpté traditionnellement connu sous le titre « Dormition de la Vierge ».
Faute d’archives, ce bel ensemble ne peut aujourd’hui répondre aux questions que l’on se pose :
Sa date de création ? Est-ce bien là son emplacement d’origine ? Ne s’agit-il pas d’un enfeu [1] qui aurait jadis surmonté une tombe aujourd’hui anonyme ?
Par ailleurs, rien ne précise qu’il s’agisse de la Vierge Marie. Les huit témoins de la scène n’offrent aucun rapprochement avec l’image traditionnelle des Apôtres (qui étaient douze !).
Ne pourrait-on y voir la mort paisible de Sainte-Ménehould décédée en 490 (ou 500) en l’abbaye de Bienville (Haute-Marne) où elle s’était retirée avec ses sœurs ? Les personnages du fond, chauves et tonsurés, lisant chacun un gros livre, seraient des moines, et le nombre 8 devient vraisemblable. Les jeunes personnages aux cheveux longs, pleurant, assis à la tête et aux pieds de la sainte, seraient des novices.
Enfin, en examinant de plus près la morphologie du visage de la sainte, un rapprochement évident s’établit avec celui de la statue anonyme du transept sud de l’église du château, et aussi avec un visage féminin sculpté de l’église de Moiremont. Ce qui permettrait de reconnaître, dans cette œuvre mystérieuse, la main d’un sculpteur local.
Monique Parmentier-Speck
Guide agréée CNMHS