Connaissance du Patrimoine Culturel Local
Le Petit Journal
de Sainte-Ménehould
et ses voisins d'Argonne
Edition régulière d'un bulletin traitant de l'histoire, des coutumes et de l'actualité.


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Vitrail de Hans : mais où est passée Ménehould ?

   par John Jussy



L’église de Hans a de beaux vitraux, et ces vitraux ont été décrits dans l’ouvrage « L’église de Hans », écrit par l’abbé Jacquesson

L’un de ces vitraux a pour titre « Saint Alpin et Attila » et le paragraphe de l’ouvrage dit : « Le farouche dévastateur de nos contrées semble vouloir s’élancer à de nouvelles conquêtes, mais le saint évêque de Châlons se porte à sa rencontre, et d’un geste plein de grandeur et de noblesse, il lui commande au nom de Dieu de s’arrêter et de retourner en arrière. »
Attila est représenté comme un grand guerrier, avec son casque, son épée et son bouclier tombé à terre en signe de soumission. Saint Alpin lève la main droite pour dominer le barbare.

On est en 451 ; Attila, à la tête de ses hordes de Huns, envahit le nord, ravage Reims et Troyes, dédaigne Paris et fonce vers le sud où Actius, représentant de l’empereur qui avait su trouver des alliés parmi les peuples du pays, allait obliger Attila à battre en retraite. Le lieu de la bataille est bien incertain : près de Châlons ou près de Troyes ?
Le texte de la description du vitrail donne sa version : « Le guerrier est vaincu : d’un geste timide, il montre le sol qu’il foule aux pieds et semble dire : homme de dieu, tu as vaincu, j’obéis. »
Mais ceux qui ont lu le manuel de la Confrérie de sainte Ménehould peuvent se dire : mais où est passée sainte Ménehould ? A cette époque la ville qui devait s’appeler Château-sur-Aisne était une citadelle sur une butte de terre défendue par un vaillant capitaine, Sigmar, le père de Ménehould. C’est dit-on en apprenant l’arrivée d’Attila que Ménehould quitta le château de Perthes et rejoignit Château-sur-Aisne, appelée par son père pour défier Attila par les prières (voir notre n°77).
Dans le manuel de la confrérie, page 10, on peut lire : « Il nous plaît de voir aux deux extrémités de ce champ de bataille, qui allait décider de l’avenir du monde, un vieillard, saint Alpin, à l’arrière, et une jeune fille, sainte Ménehould, à l’avant, tous deux les mains levées vers le ciel »
Saint Alpin était l’évêque qui avait posé le voile de lin sur la tête des sept filles du comte Sigmar pour en faire des religieuses ; il était donc plus âgé que Ménehould. L’auteur du livret de la confrérie écrit encore : « Et nous sommes convaincus que ce vieillard et cette enfant, qui s’entendaient si bien, ont plus fait pour la fuite du fléau de dieu que l’épée d’Actius et la francisque de Mérovée. »

Mérovée était le 2ème roi des Francs saliens ; installé dans la Gaule Belgique, il avait déjà battu Attila à la bataille de Corbie et Roye, dans la plaine de Santerre, actuelle région des Hauts de France. Episode méconnu de l’invasion des Huns puis Mérovée s’allia avec les Germains à Actius pour la bataille dont l’histoire a gardé l’épisode. Mérovée, âgé de 39 ans et roi depuis 3 ans, fut le fondateur de la dynastie mérovingienne et son peuple s’installa dans cette région que l’empire romain en déclin lui accorda.

Voilà donc une belle histoire : Ménehould et saint Alpin qui arrêtent les hordes de Huns, de quoi décourager les historiens qui cherchent le vrai lieu de la bataille.
Ménehould est à l’avant et saint Alpin à l’arrière Mais à Hans, l’auteur du vitrail n’a pas fait de saint Alpin un vieillard et n’a pas représenté Ménehould.
John Jussy

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