Sainte-Ménehould comptait 3968 habitants en ce milieu du XIXe siècle, avec une majorité de Ménéhildiennes. Estimée à moins de 3000 habitants au XVIIIe siècle, comptant 4133 personnes en 1846, la population était en constante progression pour atteindre 5317 habitants en 1897. En 2016, la ville en comptait 4244.
En 1856, on comptabilisait, en tenant compte des jeunes, des mariés et des veufs :
Ville : Quartier des bois
Hommes mariés
Veufs
Total :
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854
865
89
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1808
|
|
Féminin : Filles
Femmes mariées
Veuves
|
1036
874
250
-----
<+3968+>2160
|
A noter qu’il y avait plus de filles et femmes que d’hommes ; le nombre de veuves est plus important que celui des veufs, les femmes vivaient déjà plus longtemps que les hommes. Notons aussi que plus d’une femme sur 4 était veuve.
La ville avait presque 4000 habitants ; inutile de dire que certains immeubles du centre comptaient plusieurs logements ; et au quartier du Château : 223 habitants, soit 7% des habitants de la ville.
Ville : Quartier des bois
Centre
Quartier des prés
Quartier de Guise
Florion
Verreries + Milanais
Quartier du Chateau
Total :

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387
1181
102
328
442
385
223
-----
3048
| |
Ecarts : Grange aux Bois
Côte de Biesme
Bois d’Epense
Vignette
Maison Dieu
Les Germeries
Grangette
Vertes-Voyes (2 maisons)
Les Chalaides
Crève Cœur
Alléval
Vallée Cottée
Hocarderie ferme
Texas
Haute Maison
Marécages ferme
Gergeaux moulin
|
643
32
34
107
9
20
7
10
7
11
8
2
3
3
8
4
6
----
920
|
La maison Dieu : hameau situé sur le versant vallée de la Biesme ; pour y accéder, il faut passer par la Meuse.
Les Germeries était un hameau entre la Grange-aux-Bois et les Vignettes, sur la route départementale. Son origine était une maison bâtie près d’une coupe de bois plus aucune maison.
Les Chalaides : quartier sur la route de Florent. L’Alléval : lieu-dit en allant au bois Géraudel, plus de maisons. La vallée Cottée : lieu-dit sur la route de Moiremont, plus de maisons. La Hocarderie : ferme entre la route de Moiremont et celle de Forent. Le Texas est un quartier sur la route de Moiremont, aujourd’hui bien construit.
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La ville en 1860
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Christine Jérôme, lectrice fidèle de Saint-Memmie, fille du boulanger Pierre Moreaux qui avait sa boutique 29 rue Florion au début du XXe siècle, a en sa possession un superbe plan de la ville de Sainte-Ménehould en 1860. Elle veut en faire profiter tous les lecteurs de notre revue dont elle dit « apprécier le contenu ».
Le XIXe siècle fut, dit-on, une période prospère pour la ville de Sainte-Ménehould ; la population est d’environ 4000 habitants et elle possède quelques fabriques : une briqueterie, trois tanneries, des moulins
Des axes de communication vont remodeler la ville : la route de Menou à Vouziers (1835) visible sur le plan, le ligne de chemin de fer Châlons-Verdun (1863) et la ligne nord-sud (1882) ; ces deux lignes ne sont bien sûr pas visibles sur le plan. Sainte-Ménehould n’est pas encore une ville de garnison : les cuirassiers arriveront en 1887 et le quartier Valmy, construit en 1884, n’est pas encore sur le plan.
La cité a presque sa forme actuelle, mais il manque des maisons rue Chanteraine et, à l’est, la ville s’arrête au bas de la côte des Vertes-Voyes. Avec l’arrivée du chemin de fer, le quartier de la gare va se développer. La gendarmerie, qui est encore en centre-ville ne s’installera dans ses actuels locaux qu’en 1886 et l’église saint Charles ne verra le jour que 20 ans plus tard.

Voilà donc une belle cité, mais sans électricité, sans eau courante, où l’on ne se déplace qu’en voiture hippomobile, où l’on ne parle pas encore de pied de cochon et qui n’a pas encore connu les malheurs et les destructions des trois guerres qui suivront. La ville dépassera les 5000 habitants à la fin du siècle. C’est cette ville que Victor Hugo a découvert en 1838 ; l’écrivain en donnera cette description : « Sainte-Ménehould est une assez pittoresque petite ville, répandue à plaisir sur la pente d’une colline fort verte, surmontée de grands arbres. »
Les cours d’eau : Le plan montre très bien les méandres de l’Aisne avant son arrivée au pied de la butte. On remarquera le nombre important de bras de rivière dans la prairie de Planasse.
Pour accéder à la butte : A cette époque, pour se rendre dans le quartier du château, on
montait directement par un chemin en pente très raide, à la place des actuels escaliers, et jusqu’en 1854, on franchissait la porte à mi-côte, un des derniers éléments des remparts de la forteresse. C’est cet accès difficile qui amena la décision de construire l’église saint Charles dans la ville basse. Mais la pente était moins raide, l’endroit, en haut des escaliers semble avoir été remblayé. La côte qui permet d’accéder en automobile se sera construite que plus de 30 ans plus tard.
Pour aller à Verdun : Un endroit de la ville qui a bien changé : la route qui mène à Verdun. Au XIXe siècle, les voitures hippomobiles montaient ce qui s’appelle aujourd’hui la côte des Vertes-Voyes ou encore la route royale,
un nom donné pour rappeler que c’est par là que Louis XVI est passé presque un siècle auparavant. Le plan montre cette côte avec à mi-côte "Crève cœur, dessiné comme un château (11 habitants) et en haut les deux maisons des Vertes-Voyes (10 habitants).
C’est l’arrivée de l’automobile qui a dû amener la création de cette nouvelle route. Quand on revenait de La Grange aux Bois, on pouvait descendre par la route alors nationale 3 ou passer par les Vertes-Voyes, ce qui était plus rapide et permettait d’arriver en bas avant une voiture que l’on suivait
John Jussy