Connaissance du Patrimoine Culturel Local
Le Petit Journal
de Sainte-Ménehould
et ses voisins d'Argonne
Edition régulière d'un bulletin traitant de l'histoire, des coutumes et de l'actualité.


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La Poste dans notre arrondissement à ses débuts

   par Dominique Delacour



Pourquoi cet article ?
En effet maintenant, il suffit de lire des écrits, plonger dans internet et les informations arrivent à profusion pour nous renseigner sur une multitude de projets.

A notre niveau, il peut y avoir une autre façon d’opérer. Le but de ces pages consiste à parler du pourquoi de la Poste, de ses origines, en y ajoutant quelques faits divers généraux. C’est l’entrée en matière pour ensuite la présenter dans un secteur plus restreint avec du vécu, des réalités locales. En gros c’est l’arrondissement de Sainte-Ménehould, au cœur du secteur de diffusion de ce Petit journal. Nous sommes alors dans un cadre bien connu, nous intéressant particulièrement, faisant ressurgir de nombreux souvenirs.
Il faut prendre son bâton de pèlerin pour rencontrer, échanger avec les acteurs de ce métier, en particulier les facteurs pour conserver la mémoire de leurs années d’un travail bien particulier lors du traitement du courrier et de sa distribution. Les souvenirs, les histoires drôles, les anecdotes en tous genres arrivent à remplir des pages entières, prêts à se raconter aux lecteurs intéressés.

Les cartes postales nombreuses à partir du début du 20e siècle apportent beaucoup de clichés de bonne qualité pour illustrer et agrémenter les articles. Par contre les photos sont peu nombreuses comme dans d’autres métiers tels l’artisanat, l’agriculture Les appareils photos sont rares et les situations répétitives pendant de longues périodes n’incitent pas à faire des clichés. Aujourd’hui on entend des « si on avait su ». Mais il n’est jamais trop tard.

Bureau de Poste de Sainte-Ménehould en 2019
En 1830, il y a déjà un bureau de poste à Sainte-Ménehould

Les débuts de la communication jusqu’au début de la Poste


Depuis toujours, communiquer a été très utile à la vie de tous les jours. Des méthodes se mettent en place pour faciliter les échanges. Les transports se font de différentes façons avec l’apport des animaux et cela va se transformer au fil du temps en postes aux chevaux dès 1477 dans le but de l’organiser au niveau national.
- En 1603 : sous Henri IV, la poste aux lettres créée sous Louis XI se dégage de la poste aux chevaux avec ses relais. Les services sont complémentaires mais différents. L’évolution se fait par étapes : missives sous enveloppes puis avec cachet de cire
- Dès 1760 : la distribution du courrier à Paris se fait à domicile puis dans les villes.
- En 1830 : création du service postal dans toute la France. Avant cette date, quelques communes envoient un messager au bureau de la ville voisine pour retirer leur courrier. S’il est encore là au bout de trois mois, il va au rebut.
- Le facteur est rémunéré au km à pied et son faible salaire l’oblige à une activité secondaire. Le trafic postal explose : 5000 facteurs en 1830, 19 000 en 1876.
- L’arrivée du chemin de fer sonne le glas de la poste aux chevaux, supprimée en 1873. Dans ces années-là le parcours moyen quotidien d’un facteur est de 27 km.

A propos de la distribution du courrier à pied :
Imaginez qu’elle a été pratiquée sur longue distance jusqu’au 21e siècle dans un département français d’outre-mer. Voici un article concernant Angelo Thiburce, facteur réunionnais. Il a parcouru 4 fois et demie le tour de la terre en 37 ans de carrière. Sa tournée sur l’ile de la Réunion est de 120 km sur 4 jours dans le cirque très escarpé de Mafate, au total il a effectué 180 000 km. Il est parti en retraite en 2003. Son successeur assure la même tournée mais cette fois c’est en « hélicoptère », seul moyen dans ce cas extrême de remplacer la marche à pied. On serait curieux de savoir comment il sera remplacé à son tour lors de sa retraite !!

Ici, nous sommes au début du 20ème siècle, mais un bureau existe dès 1847.


La promenade se termine, rentrons chez nous.

Pour expliquer les débuts de la poste aux lettres dans notre région, prenons l’exemple du bureau de poste de Auve sur lequel un travail a déjà été réalisé.
Avant 1848, Auve dépend du bureau de poste de Tilloy et dispose d’une boîte à lettres avec à l’intérieur le petit cachet de boîte rurale « A » que le facteur appose sur chaque lettre.
En 1848, le service des postes supprime le bureau de Tilloy pour le transférer à Auve. A cette date il y a déjà un bureau de poste à Sainte-Ménehould depuis 1830. En 1847, il y a quatre bureaux de poste sur l’arrondissement ; Ste-Ménehould, Givry-en-Argonne, Ville-sur-Tourbe et Tilloy. Auve en 1848 remplace Tilloy.

Quelques repères : une cursive (barre en travers sur l’enveloppe) indique le prix payé. Il y a de 1 à 4 barres valant de 1 à 4 centimes. Les cursives ne sont plus employées à partir de 1854. Les timbres-poste sont mis en service en juin 1849 et peu employés au début. Chaque bureau de poste a son numéro sur le timbre et peut évoluer. Le n°49 (au lieu de 51 aujourd’hui) apposé sur le cachet est celui de la Marne car les Alpes maritimes ne sont pas françaises à cette époque et les départements Loire et Rhône ne font qu’un à la création des départements, sous dénomination Rhône-Loire ce qui libère 2 numéros.




















Quelques faits relatés par le journal de la Marne :

- Le 12/01/1882 : Valmy, le bureau de poste de Auve est desservi par le train-poste du matin qui dépose le sac sans s’arrêter. Le premier janvier, le sac a roulé sous les roues des wagons et s’est trouvé inutilisable. Mais cela a été démenti par l’administration des postes.
- 1873 : Création des cartes postales, mais sans gravure, décidé par l’Assemblée nationale le 20/12/1872 et vendues dans les bureaux de poste.
- 1903 : Cartes postales. Autorisation au Journal officiel des C.P. avec le recto divisé en deux parties ; à droite l’adresse et à gauche la correspondance.
- Les 21/22/24 mars 1908 : A la suite d’un sac égaré par le courrier postal à destination de Auve, la compagnie des chemins de fer de l’est aurait décidé que très prochainement le train de 3 heures du matin s’arrêterait en gare de Valmy et que les sacs de dépêches ne seraient plus jetés par la portière mais bien déposés à la main. Il aura fallu attendre 26 ans pour agir
- Sébastien Bottin (1764-1843) est à l’origine de l’annuaire portant son nom. Première édition en 1880, le Bottin vit ses derniers jours en 2020, âgé de 140 ans.

Dominique Delacour

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