A propos des cuirassiers
On évoque toujours la vie des cuirassiers au Quartier Valmy, on sait leur participation à des fêtes et autres oeuvres de bienfaisance dans la ville, mais on connaît peu leur rôle au niveau national.
Le journal « la revue de la Marne », le journal local de l’époque, dans son numéro du 6 avril 1906, va nous donner des informations :
« Deux escadrons du 6° cuirassiers sont partis pour les grèves dans le nord du 4 au 6 avril, à destination du département de la Somme, où viennent d’avoir lieu des troubles assez graves. Nous souhaitons vivement que nos cavaliers soient de retour d’ici peu. »
Nos cuirassiers seraient-ils les ancêtres de nos actuels CRS ?
Histoire de pétards
On dit que les enfants actuels ne sont guère respectueux, on parle de garnements, parfois de voyous Ah mon bon monsieur, dans le temps, c’était pas comme çaEt pourtant ! La lecture du journal « La revue de la Marne » du mercredi 13 janvier 1906 va consoler nos concitoyens malheureux :
« Lundi dernier, des gamins s’amusaient à faire exploser des pétards, lorsque l’un d’eux en lança un devant la façade de l’hôtel de Metz [1] . Mademoiselle Emma Bazinet se trouvait sur le seuil de la porte, vêtue d’une toilette légère, quand un éclair de feu enflamma son corsage instantanément. Heureusement plusieurs personnes se trouvaient là et aidèrent mademoiselle Bazinet à éteindre les flammes qui l’entouraient. Cependant elle eut à souffrir de légères brûlures au bras droit. »
Précisons qu’Emma Bazinet était la sœur de Gaston Bazinet, propriétaire de l’Hôtel de Metz et grand promoteur du pied de cochon. Elle était donc la belle sœur de Jeanne Bazinet, professeur de piano et très connue pour avoir tenu le magasin de pied de cochon rue Chanzy. A l’époque des faits, Emma Bazinet n’était pas une enfant comme on pourrait le croire mais une demoiselle à l’âge adulte.
Puis le journaliste, déjà à cette époque, met en cause le maire, à cette époque Monsieur Adrien Moulin [2] .
« Nous demandons pourquoi M. le Maire n’interdit pas ces jeux fort désagréables et qui pourraient amener de regrettables accidents. Il y a longtemps que cette réflexion devrait lui être parvenue car depuis longtemps bon nombre de compatriotes la réclament. »
Une entôleuse
Drôle de nom donné à une drôle de personne Un nom qui n’est apparemment pas dans un dictionnaire. Par contre « tôle ou taule » désigne en argot la prison et familièrement une maison... car il va être question d’une maison.
Le journal « La revue de la Marne », raconte, dans son numéro du 14 juillet 1906, l’histoire de cette Ménéhildienne. On saura qu’elle habitait « rue du moulin », rue dans laquelle se trouvait la « maison n°2 », un commerce que certains qui l’ont connu avant la guerre 39-45 appelaient « bar montant ».
« Mardi dernier, un colporteur d’allumettes entrait chez la femme C, rue du Moulin, répondant à l’invitation de cette dernière lui offrant une hospitalité intime.
Quand le colporteur quitta l’hétaïre [3] , il s’aperçut que son porte-monnaie contenant 4,50 F avait disparu. Plainte fut déposée aussitôt et les gendarmes, après enquête gratifièrent l’entôleuse d’un procès verbal. »
Puis le journaliste lance un appel pour le retour au calme :
« Les habitants du quartier sont outrés des scènes fréquentes qui ont lieu chez eux. Ne pourrait-on inviter cette entôleuse à causer moins de désordre. »
Preuve est faite que de tous temps il y eut de bonnes gens et de mauvaises personnes.