Chalonnais d’origine où il est né le 14 août 1924, Rémois d’adoption puis Clermontois, Jean Derray demeure maintenant à Verdun.
En 1964, il a reçu le prix « Découverte-Poésie » pour « Le nuage aux stigmates ». Il a aussi publié « Arpèges du cœur », « Sillage », « Au cœur des panoplies ».
C’est un Léo Ferré qui aurait économisé ses phrases pour n’asséner que quelques mots justes et troublants. C’est un libertaire à la pensée anarchiste, mais au cœur englué de tendresse.
C’est un solitaire fuyant toute forme d’honneur formaliste. Il chante l’amour, la nature, la terre. Il a aussi beaucoup chanté l’Argonne.
Ces quelques phrases sont extraites d’un article de journal publié en août 2004.
Cinq ans mes joues d’enfant gâté
En vacances chez ma grand’mère
Niederfeulen m’a vu trotter
Sur le dos d’un cheval de trait
Mon oncle aussi était très fier.
L’éclair de la faux dans les blés
Je cueillais des coquelicots
La sueur des hommes coulait
Sous la paille des grands chapeaux
Perlait sur leurs torses velus
Que c’était grand que c’était beau
Van Gogh à vif Van Gogh à nu.
Extrait de « Le nuage aux stigmates »
Une voix de sirène
Un tourbillon de rêve
Et la désespérance
Au cœur écartelé
Pour quoi s’en est allé
Le navire en partance
Extrait de « Village » [1]
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L’aurore a cligné son œil rose
Le ciel est innervé d’oiseaux
Mon sang fleurit jusqu’à ma peau
Encore une métamorphose
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Ces poèmes ont été choisis avec la collaboration de la fille de Jean Derray, Nathalie Millecamps.