La forêt d’Argonne est fort connue en Allemagne. Elle est considérée comme un véritable rempart que les troupes allemandes n’ont pas pu franchir lors de la guerre mondiale. Là, elles durent s’enterrer, chaque jour apportant son lot de malheur. Poèmes et chansons évoquèrent cette funeste forêt. Voici un premier texte avec sa traduction.

LA FORET DE L’ARGONNE
Connais-tu cette forêt déchiquetée par les tirs, toute bruissante du bourdonnement des balles, ces bois sans oiseaux ni vie sauvage où tout autour de nous gronde le tonnerre assourdissant du canon ? Ce petit point sur la terre se nomme la Forêt de l’Argonne.
Connais-tu la tranchée qui s’étire indéfiniment et s’enfonce profondément dans le sol, elle est occupée par des combattants hardis. Devant moi se dressent des arbres déchiquetés et ils me regardent ; ils me demandent : que t’ai-je donc fait, brute guerrière ?
Connais-tu cette maison dont le toit repose sur des rondins et qui est enfouie à trois mètres sous le sol ; son intérieur est sombre et noir comme un four, oh camarade, tends-moi la main et conduis-moi dans cet abri souterrain à l’épreuve des bombes.
Connais-tu cette croix de bois grossier dressée au bord du chemin ? Lis-y ces mots : « Ici reposent dans la paix du Seigneur des camarades tombés pour la patrie adorée, loin du sol natal. »