Connaissance du Patrimoine Culturel Local
Le Petit Journal
de Sainte-Ménehould
et ses voisins d'Argonne
Edition régulière d'un bulletin traitant de l'histoire, des coutumes et de l'actualité.


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HISTOIRE DU « LOST BATAILLON » (le bataillon perdu)

à travers celle du Major White WHITTLESEY.

   par Joël Aupicq




Major Charles WHITTLESEY
1884-1921


Né le 20 janvier 1884 à Florence dans le Wisconsin, Charles WHITTLESEY est un bon élève qui se fait remarquer pour son intelligence et sa participation active à la vie scolaire. Il choisit de faire une carrière juridique et obtient en 1908 son diplôme de droit à l’université de Harvard. Plutôt pacifiste, il répond à son ordre de mobilisation le 8 août 1917 « pour faire son devoir ».
Il débarque en France en 1918 avec le 308ème bataillon d’infanterie de la 77ème division US. Cette division qui appartenait au corps expéditionnaire américain commandé par le Général John J. PERSHING a participé activement aux offensives victorieuses dans la Meuse et en Argonne. WHITTLESEY commande, à 34 ans, un bataillon de 463 hommes près de BINARVILLE. Ce bataillon renforcé d’éléments du 307ème bataillon (trois unités américaines ont pris part aux combats dans cette région de l’Argonne : le 308ème bataillon avec tous ses effectifs, le 306ème et le 307ème avec quelques éléments en renfort), se heurte dès le 2 octobre 1918 aux lignes allemandes très bien organisées et jugées imprenables. La position des Américains est très critique. Les Allemands l’ont pratiquement encerclé dans une zone à flanc de colline délimitée par la vieille route BINARVILLE-APREMONT et le ruisseau de CHARLEVAUX.
Les combats sont très violents, les agents de liaison ne peuvent plus passer et les pigeons voyageurs sont utilisés pour communiquer avec l’arrière.

Malheureusement, les coordonnées transmises sont imprécises et le bataillon subit les tirs de l’artillerie française. Le 4 octobre, enfin, un dernier pigeon réussit à passer et à transmettre des coordonnées fiables qui permettent de stopper les tirs amis. Le 6 octobre, les Américains tentent, pour la première fois dans l’histoire de l’aviation militaire, de ravitailler le bataillon par les airs. Un avion du 50ème escadron aérien US, après avoir localisé les troupes encerclées, survole la zone et tente de pénétrer les lignes ennemies en rase-mottes au-dessus du ravin. Il largue du ravitaillement, mais l’avion, un DE HAVILLAND, est touché par des tirs de fusils et de mitrailleuses. Il s’écrase près de BINARVILLE. Le pilote, Harold Ernest GOETTLER, est tué sur le coup. (Il était né le 21 juillet 1890 à Chicago. Engagé comme simple soldat en 1917, il participe au programme de formation des pilotes de l’université d’Illinois. Il souscrit un nouvel engagement comme officier pilote au 28ème escadron aérien US et part pour l’Europe. Après un séjour en Angleterre, il effectue des missions de combat en France avec le 50ème escadron aérien. Le 6 octobre 1918, il effectue deux missions périlleuses. Ce même jour, il est tué à proximité de BINARVILLE, lors de la première opération de ravitaillement par voie aérienne d’une troupe en grande difficulté. Il reçoit la médaille d’honneur du congrès à titre posthume en 1922. Il repose dans un caveau familial aux Etats-Unis ) Son observateur, Erwin R BLECKLEY est blessé grièvement. Il décèdera lors de son transfert par les Allemands à l’hôpital. (Erwin R. BLECKLEY né le 30 décembre 1894 à Wichita est réserviste de la garde nationale quand il est appelé au service actif le 6 juillet 1917 dans l’artillerie. Il rejoint la France en mars 1918. Détaché sur sa demande comme observateur aérien au 50ème escadron d’aviation US en août, il effectue deux missions périlleuses le 6 octobre 1918. Au cours de la seconde, il est gravement blessé lors de l’impact de son avion abattu par l’ennemi. Il décède lors de son transfert à l’hôpital. Il reçoit la médaille d’honneur du congrès à titre posthume en 1922. Il repose dans la tombe 33 F 25 au cimetière de ROMAGNE en France).

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