Cette prison est cellulaire. Elle s’étend entre la rue de la Force, au nord, et la rue des Marais, au midi ; elle tient, à l’est, à une propriété particulière, à l’ouest à l’hôtel de ville de Sainte-Ménehould.
Elle se compose d’un bâtiment sur rue et d’une grande aile contenant les cellules. Le bâtiment sur rue comprend, au rez-de-chaussée, un porche d’entrée, deux cellules d’attente, un bureau de gardien-chef, parloir cellulaire, salle de bains, cuisine, pompe. Au premier étage, deux cellules de femmes dans les ailes, logement de gardien-chef, chapelle. Au deuxième étage : une cellule de femme, réservoir à eau, deux chambres de gardien.
L’aile des cellules se compose d’une grande galerie montant jusqu’au deuxième étage avec balcons desservant les étages. Elle comprend trois étages à dix cellules, soit trente cellules. A sa rencontre avec le premier bâtiment, se trouvent deux chapelles-écoles cellulaires, deux salles d’infirmerie.
A l’extrémité de la galerie sont établis trois préaux cellulaires rayonnants, pouvant être surveillés de la galerie. Près de l’entrée se trouvent deux autres préaux pour les femmes et les malades.
Près de la porte, faisant avant-corps dans la galerie, un poste de surveillant, avec chapelle au-dessus.
Il existe en outre deux jardins d’isolement et un chemin de ronde régnant autour de toute la prison. L’eau est fournie et distribuée dans la prison à l’aide d’une pompe mise en mouvement par les détenus et d’un réservoir.
Un service de gaz est installé dans toute la prison. Chaque détenu a dans sa cellule un bec de gaz brûlant librement. Ce bec est réglé de l’extérieur par les gardiens. Les cellules sont chauffées par des bouches de chaleur distribuant l’air chaud fourni par deux calorifères faisant cheminées d’appel. Chaque cellule est munie d’un baquet de propreté en tôle galvanisée d’un modèle fourni par le ministère et à fermeture hydraulique.
La valeur de cette propriété est d’environ 130.000 Francs, les bâtiments entrant pour 125.000 Francs dans ce chiffre.
Ce qu’en dit BAILLON (Sainte-Ménehould et ses environs “ 1957)
Cette prison fut désaffectée ainsi que les salles du tribunal, en 1921. Jusqu’à cette époque, il n’existait en France que quatre prisons cellulaires.
Le 4 octobre 1941, le conseil municipal émet le vœu qu’il soit procédé à l’arasement de la maison d’arrêt de la rue de La Force appartenant au département. La ville offre la somme de 5.000 Francs pour le terrain. En mai 1942, l’administration pénitentiaire refuse cette demande et informe la municipalité qu’elle conserve encore les bâtiments de la prison en raison du nombre des détenus et du nombre restreint des maisons d’arrêt de ce genre.
En avril 1948, le conseil général décide de vendre l’ancienne prison cellulaire départementale à la ville pour la somme de 1 Franc. La commission des finances du conseil municipal accepte l’offre généreuse du département. L’ancienne prison sera destinée à être aménagée par la suite en salle des fêtes.
Tout a une fin
Il n’en sera rien.
Le bâtiment, qui pendant un temps hébergea une famille nombreuse ménéhildienne, fut livré aux démolisseurs. Les anciens se souviennent que les matériaux servirent à combler l’abreuvoir sur un bras de l’Aisne, au fond de la rue du même nom. A la place, aujourd’hui, un parking peu utilisé qui laisse à nu le mur arrière de l’Hôtel de Ville.