---------La petite histoire se transmet de génération en génération, le plus souvent oralement. C’est ainsi que Monsieur Michel LESJEAN se souvient des anecdotes racontées par ses grands-parents, mère et oncle. Certains témoignages sont des récits vécus comme ceux qui ont été faits juste après la grande guerre.
---------Lors du conflit de la première guerre mondiale, le front n’était pas loin du Four de Paris. De maman, âgée de huit ans et mon oncle Jean de sept ans, j’en ai entendu maints souvenirs, lorsque des milliers de soldats étaient cantonnés à la Contrôlerie.
---------- Le camp des Français était situé dans cette ancienne carrière. On y distingue actuellement les emplacements des baraques ADRIAN et des cuisines roulantes.
---------- Le camp des Américains était en face, de l’autre côté du ruisseau « La Biesme » (côté Champagne).
---------- Le camp des Belges, en face du vieux moulin de Futeau, où habite actuellement Madame Lucie MENUT-ROYER (côté Champagne)
---------- L’oncle Jean et ses cousins étaient toujours derrière les cuisines pour récupérer les « bons restes » et améliorer l’ordinaire de la famille dont le père était mobilisé. Dès l’arrivée des « Ricains », c’était la récupération des boîtes de conserve et surtout les fameuses boîtes à double ouverture, d’un côté le café, de l’autre le sucre. Ils les ramenaient aux mamans pour leur grand plaisir.
---------- Maman a vu les premiers films d’un cinéma ambulant militaire et elle me disait avoir été impressionnée lors de l’arrivée des jeunes Américains défilant et chantant en 1917.
---------- Dans l’ancienne carrière, nous avons retrouvé une plaque d’identité de l’un des régiments, le 296ème d’infanterie de Béziers.
---------- Ma grand-mère Félicie lavait le linge des officiers et particulièrement celui du Lieutenant Victor LANSON (jusqu’à la mort de mon grand-père, Monsieur LANSON est venu lui apporter deux demi-bouteilles de Champagne chaque fin d’année : reconnaissance et remerciements.
---------- Mon oncle Jean, après la guerre, à douze ans, tirait avec ses cousins au fusil mitrailleur CHAUCHAT, récupéré dans l’ancienne carrière (que d’accidents on aurait pu déplorer, pour l’oncle et ses cousins. Ils ont eu de la chance !)
---------D’autres petites histoires furent transmises de bouche à oreille et demandent à être vérifiées. Toutefois, elles font partie du patrimoine local et peuvent être citées.
---------La collecte de ces informations permet de reconstituer l’histoire d’une région. Merci à M. LESJEAN pour son travail. Nous serons toujours heureux de recevoir de tels documents.
---------BISMARCK aurait « séjourné et couché », en 1870, à la Contrôlerie, avec ses officiers, à l’ancienne maison PELLERIN (un chalet a été bâti à son emplacement. La cave subsiste). D’après maman, les anciens propriétaires montraient « la chambre à BISMARCK ». Ses Uhlans (les Addas) sont allés jusque Bellefontaine vider les clapiers pour nourrir BISMARCK et son escorte d’officiers (c’est du bouche à oreille).
---------Quant à la maison de la tante Berthe, la seule perpendiculaire à la route, maman se souvenait avoir vu, étant gamine, de grandes bottes de cuir, cuissardes pendues à une poutre dans l’écurie, que les postillons mettaient lorsqu’ils conduisaient leurs diligences. Existait-il un relais de contrôle d’où vient peut-être le nom de la Contrôlerie ?
---------Un peu plus loin de la source de la Gorgette (les Trois Fontaines) est situé le lieu-dit « La Carrière » où les verriers extrayaient le sable vert servant à la fabrication des bouteilles, dont celles de Champagne, à col tourné.
---------Sur le plan de la propriété de mon grand-père (maison actuelle de Madame et Monsieur GENAILLE), il était indiqué, le long du ruisseau de la Gorgette, l’emplacement de la piscine où les verriers lavaient le sable vert. Mon grand-père y avait construit un lavoir qui servait aux deux sœurs : ma grand-mère et la tante Berthe.