---------Le dernier recensement n’a pas fait grand bruit : peu de publications et pas de commentaire. On dissimule la maladie qui n’est pourtant pas récente. Elle a commencé à frapper notre région vers 1850. Alors, Verrières comptait mille habitants, Vienne-le-Château deux mille, Villers-en-Argonne six cents, Passavant mille, La Neuville-au-Pont mille cinq cents. Le système économique qui se met alors en place près des villes, des ports, des bassins miniers, frappe de plein fouet l’industrie traditionnelle locale (verreries, faïenceries, tuileries, scieries) assise, en partie, sur l’exploitation du bois.
---------Les trois guerres, et en particulier la première guerre mondiale, rayant des villages de la carte, en mutilant d’autres, accentuent la baisse démographique. Malgré les efforts, les plans, les projets, les études, les programmes divers, l’évolution néfaste n’est pas enrayée. C’est une mauvaise nouvelle pour l’Argonne.
---------Nous avons cru utile de mettre les chiffres sur la table, non pas pour accuser, mais pour informer. Parfois, les élus (et les Maires en particulier) considèrent qu’une baisse de la population de la commune est un échec personnel. Chacun sait, certes, que la politique suivie par le conseil municipal influe sur le développement de la population, mais cela reste marginal. Les grandes tendances l’emportent et elles ne sont pas favorables. Il semble que dans l’hexagone, les régions aussi excentrées que la nôtre ne connaissent pas un meilleur sort. Peut-on, dans le monde d’aujourd’hui, avec ses rigueurs économiques et réglementaires (l’Europe) promouvoir une réelle politique volontariste de développement de zones rurales ?