---------Le 1er juin 1832, le choléra éclata dans le village. Les premiers malades étaient des mendiants qui venaient tous les jours au village mettre à contribution la charité publique.
---------La rue de la Routière était surtout habitée par la classe indigente. Dans leurs petites maisons sales et mal éclairées, on sentait une odeur fétide. Cette odeur, due en partie aux déjections cholériques, s’était même fait sentir quelques jours avant l’épidémie dans le village.
---------C’est à la Routière et aussi à la Perrière que le choléra a exercé presque tous ses ravages. Le mari et la femme sont morts dans cinq maisons de la Perrière. Dans une autre maison du quartier, le père, la mère et un fils âgé de vingt-six ans en furent également victimes et il s’en est fallu de peu qu’un second fils un peu plus âgé ne subit le même sort. Deux malades ont succombé dans la rue de la Routière, deux au Poncelet et quatre çà et là, encore à la Perrière. Un seul est mort dans la Grande Rue, mais c’était un vieux militaire indigent, souvent malade, qui était allé donner des soins à sa sœur demeurant à la Perrière, laquelle est décédée aussi. Au total, on dénombrait donc vingt-deux morts.
---------L’épidémie de choléra a aussi éclaté à Sainte-Ménehould. En plus de Verrières, la maladie a été très meurtrière dans les villages de Chaudefontaine, La Neuville-au-Pont, Vienne-le-Château, Passavant-en-Argonne et Eclaires. En France, en 1832, l’épidémie de choléra fit 95.000 morts. Une autre épidémie de choléra, plus meurtrière encore, fit à Verrières cent quinze morts en 1849, dont douze le 8 juillet et sept le 9 juillet. Le cimetière qui entourait l’église était devenu trop petit. Il fut alors transféré à l’endroit actuel. Une autre épidémie reparut en 1854, mais beaucoup plus légèrement.
---------Le choléra est une maladie épidémique et contagieuse originaire de l’Inde. Le choléra est causé par un vibrion. Il est caractérisé par des selles très fréquentes, des vomissements, une soif intense, un amaigrissement rapide, des crampes douloureuses dans les membres et un abattement profond avec une baisse de la température. Les épidémies se développent dans les pays où les conditions d’hygiène sont précaires et où l’eau potable est rare. Elles sont souvent meurtrières dans les camps de réfugiés (en Thaïlande en 1990) et dans les bidonvilles.
Pour combattre efficacement l’épidémie, il faut immédiatement dépister les malades, les mettre en quarantaine, isoler la région atteinte, de telle sorte que personne ne puisse entrer ou sortir de la zone infectée. Pendant ce temps, on prodiguera des soins aux malades. Il existe bien un vaccin, mais il n’est efficace qu’à 40% et seulement pour une durée de deux ans.
---------Le choléra existe toujours à l’état latent, c’est-à-dire en sommeil, en dehors de toute épidémie, dans plus de quatre vingt dix pays du monde. Des spécialistes l’appellent 001. C’est la première maladie recensée comme fléau sur les cahiers de l’Organisation Mondiale de la Santé. Le choléra est une maladie de la peur.