- Regarde un peu, quand il y a du cinéma, les gens n’y vont pas et quand il n’y en a pas, ils en voudraient. “ Moi si j’étais jeune, j’irai toujours au cinéma. “ Ah ! moi, ça me ferait avoir le tournis. Je préfère le théâtre. “ Oh ! mais si tu passes tout ton temps à aller voir ces gaudrioles !... “ J’aime bien les choses qui instruisent parce qu’on ne peut jamais les voir en réalité.
- Pense encore que dans nos villages, s’il y avait un incendie, tout le pays aurait le temps de brûler. Il n’y a jamais de réunion de pompiers. Ca brûlerait bien, le temps qu’ils se mettent en route. “ Ce n’est pas la même chose partout, il y a des villages où ça marche bien. Les pompiers sont beaux comme des gardes républicains. L’hiver ils font un petit banquet et ils s’amusent bien ! De quoi tu te mêles, vieille drôle ! “ Bien sûr c’est la vérité. Dans notre temps on s’amusait bien, on allait ensemble au pays voisin et puis on allait danser la nuit. Aujourd’hui, ils se croient malins en remuant le derrière avec leur cha ! cha ! cha ! Il y a aussi un nouveau truc, le hup ! hup ! hop ! hop ! qu’ils dansent avec des cerceaux. Ce n’est pas pour danser mais pour maigrir. “ En voilà encore une bonne !... “ Mais toi, tu es bien au courant, c’est toi que ça démange encore un peu. Tu l’as dit, j’aime bien m’amuser mais seulement raisonnablement. Ah ! les bonnes promenades, les bonnes veillées au coin du feu !...
“ Je m’en vais. Voilà les enfants qui sortent de l’école. Au revoir.