L’ARGONNE, TERRE A POMMES

1 2 3

          Amis lectrices et lecteurs, si ces quelques lignes vous ont fait frétiller les papilles, essayez cette recette très ancienne de la région de Passavant :

LA TOURTE AU POIVRE

          Il faut :
           - des pommes qui cuisent bien, par exemple Réau, Reinettes, Rambour ou Jean Tondeur,
           - du poivre : quantité à tester ...
           - de la pâte brisée,

          Otez peau et trognon des fruits - coupez les en lamelles. Saupoudrez généreusement ( ? ? ?) de poivre.
          D’autre part, garnissez la tourtière avec environ deux tiers de la pâte brisée.
          Remplissez des pommes poivrées - Ajoutez un peu de sucre.
          Faites un couvercle avec la pâte restante et posez le sur le tout, en n’oubliant pas de ménager une “ cheminée , pour évacuer la vapeur de cuisson.
          On peut badigeonner le dessus de la tourte avec du jaune d’œuf pour faire joli.
          Mettez à four chaud, environ une demi-heure.

IL Y A 100 ANS, les pommes en Argonne ...

          Dans notre région Sud-Argonnaise, de mémoire d’homme, la culture des arbres fruitiers a tenu une place importante dans l’économie locale :
          En pourvoyant, pour une part, à l’alimentation de ses habitants, plus encore pour les familles pauvres, les fruits étant, sous leurs diverses préparations, un complément important. Les années de disette, de gelées tardives y étaient plus ressenties qu’ailleurs.
          D’autre part, les “ producteurs commercialisaient la plus grande part de leur récolte.
Toutes les espèces fruitières étaient cultivées avec un soin particulier ; l’arbre fruitier, à lui seul, n’est-il pas un symbole ? Celui de la déesse Pomona.
          Mais de toutes les espèces fruitières, c’est le pommier qui a toujours dominé très nettement. Pour quelles raisons ? D’abord parce que le milieu naturel de notre Sud-Argonne lui convient parfaitement, ensuite parce que la pomme est un fruit de bonne manipulation et de longue conservation.
          Après la cueillette, lorsque le stock était important, les pommes étaient amassées en vrac, sur un lit de paille, dans un local à l’abri des gelées importantes. Mais lorsqu’il le fallait, le tas était recouvert d’une bâche et, au besoin, d’une couche de “ regain [1] tassé, excellent isolant.
          Il y a cent ans, on ne connaissait ni les chambres froides, ni les moyens rapides de transport et de commercialisation et on ne pensait guère aux grandes surfaces. Le transport à grande distance était le chemin de fer, le “ train , et, pour les petites distances, le cheval et la charrette. Pour Passavant, centre commercial, c’était la gare de “ La Hotte Villers-Daucourt.

1 2 3