Novembre pour la Toussaint, décembre pour Noël, sont les deux mois de l’année où nos concitoyens fréquentent le plus assidûment les édifices religieux, en particulier les églises. Notre belle région d’Argonne ne déroge pas à cette règle. Mais si notre pays compte environ 40000 églises, beaucoup d’entre elles encourent à moyen ou long terme le risque important d’être détruites dans les prochaines années par manque de moyens financiers certes, mais aussi par le constat qu’elles sont le plus souvent fermées donc moins indispensables. C’est fort regrettable et cela portera préjudice à notre patrimoine.
Lorsque l’on visite une église, où Dieu demeure, en croyant, en curieux ou en touriste, elle nous accueille pour la foi, la culture, le patrimoine, mais aujourd’hui cela ne semble plus tout à fait vrai, car j’ai pu constater que la grande majorité d’entre elles étaient fermées.
Après enquête, il m’a été répondu : « sécurité oblige ». Protéger nos biens est indispensable, mais il faut savoir que bien souvent les églises cambriolées l’ont été la nuit, par exemple à Clermont en Argonne, à Moiremont.
Mettre en place des systèmes de sécurité, pourquoi pas, mais les fermer c’est les faire mourir un peu plus vite. Lorsque le Conseil général subventionne l’éclairage extérieur d’une église, la commune se trouve liée par un contrat ; pourquoi ne pas en faire autant avec les travaux de restauration.
On vous aide. Oui, mais en échange ouvrez l’édifice au public. De surcroît, la visite des églises peut générer un tourisme et donc un dynamisme économique. D’ailleurs certaines communes organisent dans leur église, en plus des offices religieux qui se raréfient, des évènements laïcs comme des concerts ou des expos.
Est-ce le commencement d’une reconversion, l’avenir nous le dira Mais au présent, il ne suffit pas de dire à qui l’entend « développons l’Argonne » et interdire la visite de son patrimoine.
Nos églises ont des styles différents, gothiques, romanes ou encore en bois, elles méritent toutes une attention particulière et, si la raréfaction des prêtres oblige
partout à des regroupements, nous aussi, regroupons-nous pour faire partager le patrimoine de nos églises, et qui sait, le denier du culte en sera peut-être récompensé ?
Patrick Desingly, Président.