Un poème écrit en 1920 par Xavier Josso, combattant des 161ème R.I. puis 355ème R.I.,
poème transmis par Roger Berdold.
Message au vent d’ouest
Il souffle un grand vent doux, un grand vent plein de larmes.
Vent qui vient de la mer ; bientôt tu passeras
Au-dessus des forêts de mes premiers combats
Berce bien doucement à la Fontaine aux Charmes
Les grands arbres blessés, et de ton souffle endors
Cette vieille Gruerie où mes copains sont morts.
Fais appel de leurs noms, tout bas mon cœur fidèle !
Auprès d’eux ma pensée t’accompagne Grand Vent !
Trop jeunes morts dont le souvenir me harcèle
Je sens comme un remords d’être toujours vivant
Ce chant grave et plaintif « j’avais un camarade »
Que chante l’Allemand, mon cœur le chante aussi
Pour vous, mes compagnons tombés sous les grenades,
Les mitrailleuses, les fusils
Tant de sang, tant de sang, de tant de jeunes hommes
Allemands et Français,
Mon Dieu ! Cela fait-il une assez forte somme
Pour acheter la Paix ?
Vent qui vient de la mer ; bientôt tu passeras
Au-dessus des forêts de mes premiers combats
Berce bien doucement à la Fontaine aux Charmes
Les grands arbres blessés, et de ton souffle endors
Cette vieille Gruerie où mes copains sont morts.
Fais appel de leurs noms, tout bas mon cœur fidèle !
Auprès d’eux ma pensée t’accompagne Grand Vent !
Trop jeunes morts dont le souvenir me harcèle
Je sens comme un remords d’être toujours vivant
Ce chant grave et plaintif « j’avais un camarade »
Que chante l’Allemand, mon cœur le chante aussi
Pour vous, mes compagnons tombés sous les grenades,
Les mitrailleuses, les fusils
Tant de sang, tant de sang, de tant de jeunes hommes
Allemands et Français,
Mon Dieu ! Cela fait-il une assez forte somme
Pour acheter la Paix ?