Connaissance du Patrimoine Culturel Local
Le Petit Journal
de Sainte-Ménehould
et ses voisins d'Argonne
Edition régulière d'un bulletin traitant de l'histoire, des coutumes et de l'actualité.


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Les poilus du sud.

   par Denis Marquet, John Jussy



La Grande Guerre était en Argonne, et les Argonnais en voyaient chaque jour les douloureuses conséquences. La guerre était partout, et les villages dans la zone non occupée avaient des hôpitaux improvisés, comme celui d’Auve (notre couverture du n°63).
Mon grand-père habitait à La Neuville-aux-Bois et fit 4 ans de guerre ; ma grand-mère voyait passer dans le village des poilus, des blessés
Mais qu’en est-il pour les Français du sud, dont la guerre était à plus de 800 km ? Ils partaient un jour loin, très loin, pour une guerre dont ils ne voyaient pas encore les horreurs.
Aspiran est un village de l’Hérault ; c’est là que Denis Marquet, qui fut instituteur en Argonne, vit une paisible retraite. En ces jours de centenaire, les noms sur le monument ont attiré son attention et l’ont obligé à chercher.
La veille de la guerre la commune d’Aspiran comptait1500 habitants ; 350 soldats seront mobilisés et 48 ne reviendront jamais, tués sur le champ de bataille ou morts dans les hôpitaux. Parmi eux 6 soldats sont morts dans la Marne, à Hans, à Somme-Tourbe, à Tahure, village détruit et jamais reconstruit, ou à la ferme de Beauséjour.
Tous ces poilus qui sont morts loin de leurs villages étaient nés à Aspiran.
Quatre des six poilus étaient mariés, un seul avait un enfant qui deviendra bien évidemment pupille de la nation.
Pierre Auguste Paul Guibal avait 35 ans, il était sergent au 81ème régiment d’infanterie, comme Clément Issert, 34 ans, adjudant au même régiment d’infanterie, tous deux tués en 1915 à Beauséjour. Le caporal Pierre Gauffre, 40 ans, lui aussi du 81ème régiment d’infanterie sera tué en 1915 à Tahure. Le 2ème Classe François Lairis, 33 ans sera tué en octobre 1914 à Hans. Louis Granier sera tué en octobre 1914 à Marquises. Le seul blessé, le caporal Félix Tarroux, le plus jeune, 21 ans, du 96ème régiment d’infanterie, est mort à Somme-Tourbe dans l’ambulance 11/16.



Quatre veuves, Jeanne Guibal, Maria Granier, Marie Louise Issert, Elise Lairis, vont pleurer leur mari dont le corps restera pour certains en Argonne ainsi François Lairis est enterré à la nécropole nationale de Marson.


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