Tant que la maladie lui a laissé la possibilité d’écrire, Gilbert Grasset a tenu son journal Parfois aussi, il laissait sa pensée vagabonder. Je vous livre ces textes extraits de son journal et qui n’ont pas du tout été retouchés.
La rose
Fleur épanouie aux couleurs variées
A la griffe facile
A la feuille luisante
A l’odeur enivrante
A la forme changeante
De ta lèvre veloutée à ta bouche gourmande
Rose, tu es magnifique
Tu éternises l’Amour.
Printemps
Puisque tu ne sembles pas
Vouloir briller à la fenêtre
Comme en avril,
Reste à l’abri
Pour réchauffer nos douleurs.
Pendant ce temps les petites fleurs
Vont pouvoir faire leur mariage
A leur aise
Et les troupeaux
Savourer les grandes herbes.
La nature va se renouveler.
Que la pureté de l’eau fasse éclater nos destins !
Le rêve
Il pleut sur la plaine
Comme il pleut dans ma chair.
L’appel des grands arbres se perd
Dans les nuages.
Comme il fait bon
Etre au coin du feu !
La flamme, la fumée, la bûche
Grésillent et illuminent la scène !
Parkinson
Ah, la maladie !
Des hauts et des bas
Des temps de répit : point
Des accalmies passagères
Des tremblements nerveux
Du sommeil, de la fatigue
De l’énergie dépensée
De la salive
De la bave.
Tout ce qu’il faut pour saper le moral.
Comment ne pas sombrer
Dans les ténèbres qui nous enveloppent !!!!