Une bonne femme à sa « vis-à-vis » :
- Coume j’avous des mals d’estoma et la rhume et peuïe la gourge enrouillie, j’a été voèr l’méd’cin pou savoèsi j’avous une bronchique ou une gastrique, ou enco la liabète.
- I m’i dit qu’c’était in rhomatisse et i m’i avoyié ciz l’phormacien avo in bout d’paupi (papier). L’phormacien y m’i dit qu’i follait m’mette in vecisificatoère et les eventouses, et penre des pinules qu’il é mins dans une boête.
- J’ao prins consciencieusement tortout ça ; et peuïe, ça m’i fait une résolution das l’vanne !
- O Dieuë ! ma boune ! Afin Ea va mieux ?
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Entre deux bonnes femmes :
- qu’ça va ?
- Ea va assez bié et vous ?
- Oh ! mi, ça n’vam’ ; j’crayous mori l’aut’ nuti. Ju m’avons luvëe et j’a été trouvée mon houme ; j’li aô dit : luf’tu, j’vas mori Il était bié détrait (en détresse) : « J’n’avons saumat in pâo d’goutte à la maison » qui m’i dit. Enfin, la respiration est r’v’nue et puie, ça i été meuïe.
- Vu d’vez toujou in bé cierche à Saint Nicolas !
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Entre deux bonnes femmes :
- Et vout’ mari, ma pouv’femme, va-i in pro ?
- Oh ! n, m’a parlèm, i geind toujous. Tous les jours im’dit : « J’va mouri, j’va mouri » Mais que j’li dit : « N’aim paou (peur), ju n’tu salerème, j’tentirro tout suite ! »
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La femme du Françouès rapportait à la maison, dans sa bannette (tablier) le prix d’une portée de petits cochons vendus à Sainte-Ménehould, à la foère ! Montrant le trésor à son mari qui n’a plus que quelques heures à vivre :
- Eh, bin, t’naie (tenez), v’la pouv’débitaïe !
En français : vous pouvez mourir tranquille, j’ai de quoi payer votre enterrement et faire l’obit.
Nicole Gérardot