Localisation en Argonne des maisons à pans de bois
Les maisons à pans de bois se situent au sud de l’Argonne, principalement en Argonne marnaise. En Argonne meusienne nous pouvons apprécier ce type d’architecture dans toute la Vallée de la Biesme, dans les communes de Seuil-d’Argonne, de Brizeaux (2 fermes sont inscrites aux Monuments historiques), de Laheycourt. Les maisons à pans de bois étaient courantes jusqu’à la limite départementale avec les Ardennes. Elles ont été détruites durant la Première Guerre mondiale, les villages se situant sur la ligne de front ou à proximité.
E Sainte-Ménehould, c’est l’incendie du 7 et 8 août 1719 qui va réduire en cendres une partie des maisons de la partie basse de la ville, construites en bois, en torchis et couvertes d’un toit de chaume.
Aspect et construction
Les techniques du pan de bois et torchis remontent au Néolithique avec pour référence les maisons danubiennes (5000 ans avant J.C.), puis l’habitat celtique. Le Moyen-Ege va nous laisser l’aspect de ces maisons que nous connaissons aujourd’hui.
Actuellement, ce type de construction peut faire valoir des atouts, notamment l’aspect écologique, l’isolation thermique et phonique.
Si l’ossature bois est apparente aujourd’hui, après restauration, jadis en Argonne, les pans de bois étaient couverts de bardage et/ou enduit d’un torchis. Les pièces de bois, en chêne, composant cette ossature étaient loin d’être rectilignes. Elles étaient grossièrement équarries sans considération esthétique. L’ossature en bois repose sur un soubassement maçonné en briques ou en pierres calcaires, entre 0,30 et 0,50 mètre de hauteur.
A Sainte-Ménehould
Rue de l’Arquebuse, maison isolée et ensemble de maisons à pans de bois sans étage, sur la
façade donnant sur la rue.
Rue Zoé Michel, des maisons à pans de bois avec leur bardage
A voir également la rue Domaine Pérignon, la rue des Ormes et la Grande rue du Château où se trouve une maison à pans de bois à encorbellement.
Un peu de vocabulaire s’impose
- L’ossature : Ensemble de la partie solide avant remplissage des parties vides.
- La sablière : pièce de bois horizontale où s’assemblent les parties verticales et obliques.
- Le poteau : pièce verticale porteuse.
- La décharge : pièce oblique entre deux pièces horizontales.
- Les éclisses, les palançons, les paleçons, les paillots, termes variant selon les lieux, l’essence de bois
utilisée, le façonnage : pièces de bois s’insérant entre les poteaux pour accrocher le torchis.
- Le torchis : mélange de terre argileuse et de fibres végétales ou animales (crin) pour remplir les vides entre les pièces de bois ou à base de sable et de chaux pour servir d’enduit extérieur.
- Le clayonnage ou le lattis : treillis réalisé de fines baguettes de bois maintenant le torchis comme enduit.
- Le bardage : revêtement extérieur constitué de bardeaux (en chêne en Argonne).
- Les bardeaux : pièces de bois de différentes formes. La terminologie et l’orthographe sont assez variables. Exemple : travaillons, essentes.
- Le lattis : treillis en fines baguettes de bois recevant le crépi.
Dans les villages voisins et proches de Sainte-Ménehould.
A Chaudefontaine, Moiremont, Verrières, Châtrices, Villers en Argonne.
Mais aussi dans plusieurs villages au sud de Sainte-Ménehould, dont Passavant -en-Argonne (maisons avec auvent) et Le Chemin avec son église à pans de bois.
Documentation :
- Le guide de l’Argonne, Ed. La Manufacture, p.130 à 136.
- Faire durer les façades meusiennes, Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement de la Meuse, p. 12.
- Le colombage, mode d’emploi : Lire et décrire le pan de bois “ Diagnostiquer Par Jean-Louis Valentin.
- Lucile Grasset, L’incendie de Sainte-Ménehould les 7 et 8 août 1719, Horizons d’Argonne n°57, 1988, p. 9 à 24.
- J. Guillaume et F. Roussel, L’architecture rurale argonnaise dans les cantons de Clermont-en-Argonne, Seuil d’Argonne et Varennes-en-Argonne, Horizons d’Argonne n°46, 1983, p. 19 à 38.
- J. Gille, La maison en Torchis (Perthois, Vallage et Der). In : L’information géographique, volume 15, n°3, 1951, pp.120-122.
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La construction en pan de bois au moyen-Ege et à la Renaissance, Clément Alix et Frédéric Epaud (dir.), Pan de bois et évolution des pratiques architecturales entre le XIIIe et le XVIe siècle en Lorraine, Ivan Ferraresso, p. 49-72.
Jean-Louis Le Hingrat