13 novembre 1933, la municipalité commémore le troisième centenaire de l’élection de son premier maire.
Le journal local titre : une municipalité tricentenaire. Le premier maire fut élu, mais les conditions fixées par les lettres patentes du roi étaient très strictes, surprenantes pour nous !
Jusque-là Sainte-Ménehould n’avait pas de maire, alors que, étrangement, les communes de La Neuville -au-Pont et de Verrières avaient déjà un maire, nommé dans les textes « major » ou « mayeur ». Pourtant, en 1202, la reine Blanche de Champagne avait affranchi la cité du servage en accordant le droit de bourgeoisie et d’échevinage ; on ne parlait donc que d’échevins.
En 1615 on parla au conseil du roi mais rien ne se fit. En 1632, Louis XIII vint avec la reine et Richelieu séjourner à Sainte-Ménehould. Le roi avait quelques démêlés avec le duc de Lorraine ; l’année suivante, les lettres patentes arrivèrent dans la ville.
Ces lettres, octroyées par le souverain, établissaient le conseil municipal : un maire, un procureur, 4 échevins et 8 bourgeois notables, conseillers de ville, élus par les habitants. La nomination était pour 2 ans, mais le maire pouvait être réélu.
Les conditions étaient cependant très contraignantes : le maire devait être originaire de Sainte-Ménehould et pour les autres conseillers il fallait qu’ils soient domiciliés dans la ville depuis dix ans sans interruption.
Buirette, dans son ouvrage d’histoire, explique :
« Le maire est nommé pour qu’il veille au bien-être de ses concitoyens. Ce maire, ainsi que les officiers municipaux, sont établis pour être les tuteurs de leur cité. Il est par conséquent nécessaire qu’ils connaissent les localités, les anciens règlements et les abus qui peuvent exister. Qu’ils aient depuis longtemps une parfaite connaissance des mœurs, des habitudes, des besoins de leurs concitoyens. Ils doivent aussi savoir quelles sont les ressources et les revenus de la commune et quelle peut être la meilleure manière de les employer. Toutes connaissances que ne peuvent avoir ni un maire, ni des officiers municipaux étrangers ou trop récemment domiciliés dans la ville. »
Dans ces conditions, quelques-uns de nos derniers maires n’auraient pas pu être élus !
Mais il faut remettre ces règles dans leur siècle, à l’époque où l’on passait sa vie dans sa région et où l’on se mariait de village en village.
Il fallait aussi éviter toutes contestations entre le corps municipal et le gouverneur, c’est-à-dire le gouverneur de la forteresse sur la butte
C’est Claude Baillet qui fut élu maire à la majorité des suffrages le 13 novembre 1633. Suivant la liste des maires que l’on trouve dans le livre d’Emile Baillon, Bertrand Courot serait le 37ème maire de la cité argonnaise. La liste de Baillon s’arrête à Alix Buache (1944). On se souvient également de Robert lancelot et Robert Gautier.
On fêtera le quatrième centenaire de l’élection du premier maire de Menou en 2033
Journal déniché par Roger Berdold. John Jussy