Connaissance du Patrimoine Culturel Local
Le Petit Journal
de Sainte-Ménehould
et ses voisins d'Argonne
Edition régulière d'un bulletin traitant de l'histoire, des coutumes et de l'actualité.


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Chanteraine ou Chantereine ?

   par Christine Francart



Les noms de rue sont parfois difficiles à orthographier ; à Sainte Ménehould ; dans les noms que ne sont pas des noms de personnes, nous avons « rue des prés », « rue du moulin », et un nom qui a posé un problème : « la rue Chanteraine ».
Cette rue fait avec la rue Camille Margaine le tour de la butte du Château. Autrefois, cette rue, plutôt un chemin, était très courte et se terminait dans les prairies marécageuses, les prés Bonnefille. Le plan dressé par Buirette montrant la ville avant l’incendie de 1719, ne donne pas de nom à cette « rue » qui se trouvait hors des remparts.
Déjà au début du XXe siècle, à la grande époque des cartes postales, les auteurs de cartes écrivaient ce nom de rue soit avec un « e », soit avec un « a », comme on peut le voir sur les deux documents joints à cet article.
Cette rue tirerait son nom des grenouilles nombreuses dans ce secteur à l’époque. On les entendait coasser ou plus poétiquement chanter. Les dictionnaires nous disent que « rainette » serait le diminutif de l’ancien français « raine », en latin « rana ». Dans un dictionnaire ancien, on trouve le nom de « raine » : batracien anoure (sans queue) qui chante fort, plus que les grenouilles. Quant à la « reinette » avec un « e », il s’agit d’une variété de pommes.
Et pour ne rien simplifier, rénette ou rainette est aussi le nom d’un outil à fine lame servant à trancher le bois, le cuir ou à tailler les sabots des chevaux. On apprend aussi qu’il faut dire « pomme de reinette » et non pas « pomme reinette ».
Et pour en revenir à notre rue de Menou, nous pouvons vérifier sur le cadastre napoléonien ; et là, surprise ! Il est écrit « chantraine », la même orthographe se retrouve sur le plan de 1836 et sur le plan d’électrification de la ville tracé au début du XXe siècle par une société de Nancy.

Des grenouilles donc et il n’est alors pas étonnant que des rues de villages portent ce nom de Chanteraine, comme à Hans, une rue un peu plus haut que l’église et qui devait mener dans des endroits humides.

Disons aussi que Chanteraine est aussi le nom d’un village à côté de Ligny-en-Barrois.


Christine Francart

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