Connaissance du Patrimoine Culturel Local
Le Petit Journal
de Sainte-Ménehould
et ses voisins d'Argonne
Edition régulière d'un bulletin traitant de l'histoire, des coutumes et de l'actualité.


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Quand les grognards amenaient le typhus à Menou.

   par John Jussy



Les maladies sont souvent apportées par des personnes venant d’un autre pays. Ce fut le cas à Sainte-Ménehould en ce début d’années 1813 quand les grognards revinrent de Russie. Et Augustin Tollitte (voir récits dans les n° 83 à 86) faisait partir de ceux-là.
1812 : les armées de Napoléon, fortes de 700 000 hommes envahissent la Russie. Mais à l’automne ce fut la retraite. « pour la première fois, l’Aigle baissait la tête » écrivit Victor Hugo. « On était vaincu par sa conquête », vaincu par la faim, le froid et les Russes. Le 28 novembre, c’est le triste passage de la Bérésina. 55 000 hommes réussirent à s’échapper de cet enfer et 20 000 seulement vont retrouver leur foyer.
Mais lors de leur retour en France, les grognards rapportèrent une maladie qui devint épidémique et, écrira Buirette «  ils infectèrent l’hôpital de Sainte-Ménehould où il mourait chaque jour plusieurs personnes ». Baillon, dans son histoire de la ville, écrit : « En 1813, on enregistre des cas de typhus parmi les militaires de retour de Russie ».

Le typhus est une maladie transmise par les poux et les puces et qui se développe dans les milieux insalubres. On estime que 20% des hommes de la grande armée serait mort du typhus soit 100 000 soldats. Les premiers morts sont enterrés au cimetière communal mais, vu la mortalité considérable, on créa un nouveau cimetière près de l’église du château puis la municipalité fit établir un hôpital dans une ferme inhabitée, la ferme de la Camuterie, sur la route de Givry.
Et comme à chaque fois, écrit Buirette, de nombreux Ménéhildiens dévoués allaient décéder : plusieurs bourgeois, M. Boulland, médecin, M. Leroi, vicaire de la paroisse, l’infirmier, le barbier, de nombreuses personnes travaillant à l’hôpital, tous victimes de leur dévouement. Même la mère supérieure, car à l’époque, les sœurs œuvrent à l’hôpital, mourut de cette maladie. L’épidémie dura 3 mois et même le froid n’avait pas d’effet sur elle.
Notre grognard argonnais, Augustin Tollitte, ne semble pas, d’après son récit, avoir été malade.




Quant à la Camuterie, c’est aujourd’hui le nom du restaurant inter-entreprises installé près de la nouvelle zone industrielle des Accrues. La ferme a disparu, reste à savoir ce qu’est devenu le cimetière.
John Jussy

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