Le pied de cochon, la recette qui fait la renommée de Sainte-Ménehould, est très apprécié des gourmets et nombreux sont ceux qui viennent à Menou pour déguster cette spécialité.
Parmi tous les écrivains qui ont parlé du « pied », il en est un qui n’a pas du tout aimé cette spécialité : Jean Dutourd. Dans son livre « Jeannot, mémoires d’un enfant », il raconte sa vie à Sainte-Ménehould quand son père, officier de réserve, devait passer quelques jours au Quartier Valmy. C’était en 1929 et le futur membre de l’Académie Française n’avait que 9 ans.
Le jeune garçon, qui s’était d’ailleurs lié d’amitié avec Yvan Desingly (qui avait 11 ans) mangea le pied de cochon malgré son dégoût pour cette « infâme spécialité ».
« Il faut quand même que j’en fasse l’aveu, à l’inverse de Raoul Deprez-Crassier, je n’éprouvais aucun goût pour les illustres pieds de cochon de M. Hersant. A la vérité, je les trouvais immangeables. Je crois que leur originalité consistait dans le fait qu’ils cuisaient pendant deux jours ; cela produisait une bouillie gélatineuse dont j’étais écœuré rien qu’en la voyant dans mon assiette. Ayant autant qu’il se peut la politesse des enfants, je ne révélai mon secret à âme qui vive. Je poussai même la délicatesse jusqu’à manger deux ou trois fois l’infâme spécialité ménéhildienne avec toutes les marques de la gourmandise comblée. »
Une dame qui n’aimait pas les os.
Yvan Desingly, à l’auberge du Soleil d’Or, avait l’habitude de donner un brevet de dégustation aux clients qui avaient mangé son pied de cochon. Ce jour-là (en 1981), une dame ajouta : « la prochaine fois mangez des bananes car il n’y a pas d’os dedans ». Tout était bon, dit-elle, sauf les os. Car la spécialité ménéhildienne, rappelons-le, est qu’on peut manger les os du pied.