Connaissance du Patrimoine Culturel Local
Le Petit Journal
de Sainte-Ménehould
et ses voisins d'Argonne
Edition régulière d'un bulletin traitant de l'histoire, des coutumes et de l'actualité.


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Les cavalcades.

Première partie.

   par Dominique Delacour



Cet article va passer en revue les cavalcades organisées dans notre région argonnaise, ses voisins proches et également dans quelques villages plus éloignés.
En effet, j’ai feuilleté le « Journal de la Marne » depuis le début des années 1800 jusqu’à la période de l’entre-deux guerres pour y trouver le plus d’informations complémentaires lors de mon travail sur l’histoire d’Auve. Heureusement, j’ai eu la bonne idée de noter d’autres faits intéressants concernant les villages alentour voire même au-delà ! J’ai aussi parcouru d’autres journaux et j’ai repéré « Les Cavalcades » tout en laissant passer un certain nombre car ce n’était pas le sujet de mes recherches.
Je vais les récapituler (les cavalcades) en commençant par les plus anciennes et y ajouter des commentaires du journal quand il y en a, évidemment !
Voici le sigle : Δ, le sigle delta, des journaux répertoriés aux archives départementales où j’ai fait ces découvertes avec la date des cavalcades pour la plupart d’entre elles :

Δ 488 : Journal de la Marne qui a paru de 1808 à 1949.
Δ 249 : Revue de la Marne qui a paru de 1841 à 1908.
Δ 202 : Journal Marne et Champagne, édition de Sainte-Ménehould.

Voici la liste des cavalcades et leur date de parution dans le journal :
Δ 488 : 1er avril 1859, cavalcade de Saint-Remy-sur-Bussy.
Δ 488 : 17 avril 1859, cavalcade à Vraux près de Châlons.
Δ 488 : 20 mars 1874 : à Saint-Étienne-au-Temple, cavalcade des trois villages des Templiers : 25 hommes costumés à cheval.
Char avec baladins (comédiens ambulants, saltimbanques).
Ensuite une ambulance tirée par trois baudets montés par des individus aux costumes les plus baroques.
Une partie des recettes est allée aux pauvres des trois communes.
Δ 488 : avril 1877 : Vraux, cavalcade réussie et bénéfice au profit du bureau de bienfaisance.
Δ 249 : 25 mars 1896, magnifique cavalcade à Villers-en-Argonne.

Δ 488 : 15 février 1903, la cavalcade à Auve est organisée pour venir en aide
aux pêcheurs bretons ruinés suite à une météo très mauvaise. D’ailleurs le 21 janvier 1903, on parle de famine en Bretagne, les sardines ne se sont pas montrées.
Voici un résumé de l’article d’Henri Paupette, correspondant du Journal de la Marne à Sainte-Ménehould :
"Malgré un temps pluvieux et peu engageant, le cortège composé de trois chars a parcouru en tous sens les rues de Auve et il se dirige ensuite vers Tilloy, Saint-Remy-sur-Bussy et La Croix-en-Champagne.
Le premier char est celui du charlatan représenté par Émile Camuset, le principal organisateur de cette journée, dont le verbiage et les annonces sont aussi folles que comiques.
Un second char évoque l’alliance Franco-Russe. Il est rempli d’officiers de la cour de Russie au milieu desquels on peut distinguer un Tsar fort bien réussi. Ce char est entouré d’une troupe de gardes du corps à cheval en costume de gala.
Après avoir abordé le thème de la réjouissance puis de la politique, le troisième char représente le quotidien avec, entre autres, les nombreux métiers présents dans un village rural, à commencer par l’agriculture suivie par les nombreuses formes de l’artisanat assurant la plupart des besoins des villageois.
Vient ensuite une petite voiture à bras chargée de bibelots que traîne l’espiègle Célestin, jeune domestique de 15 ans. S’il avait travaillé pour son compte, le jeune homme aurait fait fortune car ses bibelots partaient comme par enchantement. La foule se les dispute autour de son petit magasin ambulant.
La fanfare de La Croix-en-Champagne précède tout ce cortège, acclamée par la population enthousiaste. De retour à Auve, un concert est organisé et, pendant plusieurs heures, place aux chansons, romances et monologues, devant une assistance évaluée à 300 personnes. La fête se termine par le tirage au sort d’une tombola dont les lots ont été offerts auparavant par des habitants.
Le produit de cette fête de charité se monte à 295f, 45f sont reversés pour l’école du village et 250f sont envoyés au comité de secours des pêcheurs bretons."


Δ 202 : 9 avril 1905, cavalcade de la mi-carême à Sainte-Marie-à-Py.
Les jeunes s’étaient mis en tête de faire une cavalcade à la mi-carême et ma foi, ils ont bien réussi : charcuterie avec fourneaux, victuailles et « cochons aimables »(?) vendant des pâtés, sans oublier le charlatan, char symbolique de la paix, surtout l’astronome avec son immense lunette. Tout a été un franc succès alliant curiosité et hilarité !
Il faut habiter la campagne pour se faire une idée de la joie et de la bonne humeur que causent ces petites réjouissances qui, à la ville, ne seraient rien !!!
Inutile de dire que nombre de quêteurs, gentiment costumés, ont fait une ample moisson partout.
Δ 202 : 16 avril 1905, Braux-Sainte-Cohière. Le jour de la mi-carême, une cavalcade réussie a visité cette commune ainsi que celle de Valmy et Dommartin-la-Planchette (aujourd’hui Dommartin-Dampierre). Partout elle a fait bonne recette.
Dominique Delacour

Les trois clichés de cet article n’ont pas de lien direct avec les cavalcades,
mais ils représentent les villages où elles ont été organisées.



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