Nous avons retranscrit le journal de bord d’Augustin Tollitte, habitant des Charmontois, soldat qui a suivi Napoléon dans ses campagnes et qui a reçu lors de sa retraite la médaille de Sainte-Hélène. C’était dans les numéros 83 et 84, en 2019.
Cette médaille a été créée en 1857 par Napoléon III pour honorer les grognards encore vivants : ils étaient 405 000 à cette époque à recevoir la médaille verte. Notre Argonnais Augustin Tollitte a donc reçu cette médaille, mais restait à savoir qui d’autre en Argonne a été décoré : étaient-ils nombreux ?
Denis Marquet, ancien instit de Verrières, membre de « Champagne généalogie » nous signale que cette association a publié, dans son numéro 169 de 2020, la liste de ces grognards honorés. Et ! surprise ! ils étaient nombreux !
Aux Charmontois, ils étaient 9 :
- 7 à Charmontois l’Abbé : Augustin Tollitte, Claude-François Limal, Louis Jolly, Jean-Baptiste Nicolas, Benoît-Claude Grégoire, Claude Seguet et Jean-Louis Regnault.
- 2 à Charmontois le Roy : Nicolas Limal et Nicolas Collignon.
Le temps de service et le grade sont notés pour chaque homme et si certains ont servi deux ans comme Claude Saguet, Augustin Tollitte (né en 1775) a le plus long temps de présence, de 1799 au 15 décembre 1817, d’où le titre du manuscrit : « Soldat de la République, grognard de l’Empereur ». Il était sergent au 27ème de ligne [1] et avait 80 ans quand il reçut la médaille.
Dans les villages, on retrouve des noms connus : à Florent (13 grognards), Jean-François Deliège (3 ans de service). À Givry-en-Argonne, Jean-Baptiste Delacroix, à Binarville, Jean-Marie Gérardot (63 ans et 2 ans de service).
Surprise pour Denis Marquet : Denis Marquet qui nous a transmis l’information a eu la surprise, en lisant la liste, de découvrir à Fontaine-en-Dormois (3 grognards) le nom de Jean-Antoine Marquet, 67 ans, 136ème de ligne, caporal. Ce soldat de Napoléon, qui servit de 1812 à 1816, et qui fut instituteur à Condé-les-Autry, était son ancêtre. L’arrière-petit-fils du grognard, grand-père de Denis, a eu moins de chance que son aïeul. Il est décédé à Souain durant la guerre 14-18.
Sur une idée de Denis Marquet