Connaissance du Patrimoine Culturel Local
Le Petit Journal
de Sainte-Ménehould
et ses voisins d'Argonne
Edition régulière d'un bulletin traitant de l'histoire, des coutumes et de l'actualité.


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La cavalcade d’Auve à Sainte-Ménehould en 1908.

   par Dominique Delacour



Le 3 mars 1908. Cette cavalcade devait se dérouler le dimanche 1er mars à Sainte-Ménehould, mais elle a été reportée à cause du mauvais temps. Elle a été organisée par la jeunesse d’Auve et la plupart des habitants du village ont participé activement pour un résultat final superbe.
Avant de parler des chars, n’oublions pas de signaler que la plupart des participants présents ont commencé la journée de bonne heure et sûrement de bonne humeur car, avant de mettre ce cortège en marche, il a fallu assumer les tâches indispensables dans un village paysan, en particulier la traite des vaches… Beaucoup de personnes se sont mobilisées pour la bonne cause avec une organisation réglée au mieux.

Voici un résumé de cette journée par Henri Paupette, toujours lui, correspondant du « Journal de la Marne » à Menou.
"À 10 h du matin, le téléphone nous prévient de cette visite pour 1 h de l’après-midi et bientôt, sur un ordre venu de la même voix, le tambour de la ville annonce la bonne nouvelle.
Un quart d’heure avant l’arrivée de la cavalcade, la ville est fort animée. La circulation devient difficile dans les rues Chanzy, Florion et surtout dans l’avenue Kellermann par où doit arriver cette jeunesse champenoise pour passer un après-midi des plus agréable".


« En tête du cortège pédale un jeune cycliste escorté de deux mousquetaires à cheval. Puis arrive le char de la France, attelé de trois magnifiques chevaux, et représenté par un…, non par une charmante fillette prénommée Henriette ».

« Le char de la France, élégamment décoré, est suivi par celui de la pêche et de la chasse sur lequel sont groupés pêcheurs et chasseurs revêtus de leurs attributs ».

« Sur le troisième char, un charlatan fort distingué, connaissant bien son affaire, juché sur le char, harangue la foule et débite son boniment sur des médicaments pour guérir jeunes et vieux de la maladie de l’amour. Par contre, ceux et celles qui s’en approchent pour en acheter sont »blagués« et même hués par la foule des curieux. On va le nommer car il a déjà été meneur lors de la cavalcade de 1903, c’est Emile Camuset ».

« Le clou de la cavalcade est le char baptisé »Ville d’Auve« . Il représente un ballon dirigeable muni de son hélice, de son gouvernail avec tous ses accessoires. Il fait honneur à ses constructeurs car il a suscité, partout où il est passé, l’admiration de tous. »

« Pour terminer vient le petit mais coquet char de la gourmandise. Il propose maintes pâtisseries et confiseries avec succès immédiat, évidemment ! »

N’oublions pas le char des cavaliers d’escorte, des quêteurs, des pierrots (personnages déguisés de la comédie italienne). Il y a de nombreux cavaliers et des personnes à pied ou sur le char pour solliciter la générosité des spectateurs. En regardant la photo, on peut admirer l’association de la ruse et du bon sens pour ne pas oublier les spectateurs haut perchés !!! Ne nous attardons pas ! L’après-midi est vite passée et après l’aller, il y a le retour. 16 km + 16 km = 32 km ! À une moyenne de 4 km à l’heure, cela fait huit heures de marche pour les chevaux et les participants pédestres !
Et ce n’est pas terminé ! Rebelote le dimanche 8 mars suivant ! La jeunesse d’Auve a visité successivement les communes de Tilloy - la Romanie – La Cheppe – Bussy-le-Château – Saint-Remy-sur-Bussy – La Croix-en-Champagne pour arriver à Auve après un périple de 34 km cette fois-ci ! Et partout, cette cavalcade a reçu le plus bienveillant accueil possible et le dirigeable une véritable ovation !

Le 5 avril 1908. Un article dans la « Revue de la Marne », arrondissement de Sainte-Ménehould, donne les dernières informations concernant le devenir de la recette obtenue pendant ces deux journées.
Le comité de la cavalcade adresse 25 F pour les blessés du Maroc, 100 F pour les écoles d’Auve et 20 F au bureau de bienfaisance de Sainte-Ménehould.
On ne peut que féliciter et remercier les jeunes gens d’Auve, qui, tout en s’amusant, n’oublient pas les déshérités de la fortune, ni les soldats qui là-bas versent leur sang pour la défense du drapeau français. Une mention spéciale envers les écoles d’Auve pourvues désormais, grâce à ce don, de deux compendiums (voir page 39).
Dominique Delacour

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