Connaissance du Patrimoine Culturel Local
Le Petit Journal
de Sainte-Ménehould
et ses voisins d'Argonne
Edition régulière d'un bulletin traitant de l'histoire, des coutumes et de l'actualité.


Enregistrer au format PDF :Version Pdf


Version imprimable de cet article Version imprimable **




Promenades et Randonnées « Bataille de l’Argonne ».

   par Jean-Louis Le Hingrat



Après avoir suivi le GR14b (Menou et ses voisins n° 91), nous continuons notre marche en nous dirigeant au nord de l’Argonne champenoise à Vienne-le-Château pour parcourir le chemin « Promenades et Randonnées (PR) de la Bataille de l’Argonne » numéroté PR12. Un itinéraire de 16km, balisé en jaune, que nous pouvons trouver sur le site Internet : tourisme-en-champagne.com
Cet itinéraire garde les traces de l’enfer subi par les troupes engagées dans ce secteur argonnais durant la Guerre 14-18. "Lorsqu’il est ordonné aux troupes françaises de ne plus reculer, l’Argonne avec son relief tourmenté, son couvert épais du massif forestier, devient une forteresse naturelle. La ligne de front se stabilise



durablement. La gaize, de par ses caractéristiques, facilite la construction de divers ouvrages comme des sapes, des tunnels, des tranchées, permettant aux soldats de fortifier, de s’abriter des bombardements et des intempéries. Du côté allemand, les hommes s’emploient à aménager le plus confortablement possible leurs campements. Là encore, le relief est exploité et est organisé efficacement pour endurer de longues périodes loin des leurs [1]".

Du centre de Vienne-le-Château, nous remontons la Vallée de La Biesme jusqu’à La Harazée en passant devant le gymnase portant le nom d’Edouard Lecluyse, l’un des fondateurs de Tuboplast-France en 1956. Le chemin suit au plus près le front de côte du massif de gaize et les bois communaux de Vienne-le-Château, où à la faveur d’un fond de ravin se nichent les étangs de Houyette, un lieu apprécié des pêcheurs et des promeneurs du secteur.


A proximité, les premiers vestiges importants de la Guerre 14-18, les abris Guyard et la fontaine La Bretonne. Plus loin, la nécropole nationale de La Harazée est aménagée en terrasses où reposent 1672 soldats dont 442 en ossuaire.

Le hameau de La Harazée nous accueille avec sa chapelle Saint-Louis en briques rouges et son pittoresque lavoir.

C’est ensuite la belle remontée par la rive droite du ruisseau de la Fontaine aux Charmes. Arrivés à la Fontaine aux Charmes, de l’autre côté du ruisseau se situe Le Bois de la Gruerie, lieu de terribles affrontements durant l’année 1915. Par la suite, les « Poilus » le surnomment « Le Bois de la Tuerie » . En ancienne juridiction, une gruerie était un droit royal de percevoir des coupes de bois de ses vassaux notamment suite à une amende, à une confiscation.




Aujourd’hui cette parcelle de plusieurs centaines d’hectares est complètement dénudée de ses épicéas suite à l’invasion de scolytes.

A Bagatelle, un autre haut-lieu d’affrontements, nous quittons notre confortable chemin pour franchir l’escarpement par une courte mais rude montée et prendre pied sur le massif de gaize. Un long chemin rectiligne nous facilite la traversée d’une partie du massif forestier pour arriver sur la route départementale D63 entre Vienne-le-Château et Binarville.

En se dirigeant vers la fontaine de la Noue Dieusson, notre itinéraire fait une incursion en forêt domaniale de Servon-Melzicourt où les sous-bois sont fortement marqués par les combats avec des trous d’obus, des tranchées, des sapes, de la ferraille et des munitions.

Nous quittons le chemin « blanc » pour rejoindre la départementale D266. Le long de cette route, plusieurs monuments, dont celui dédié au frère d’André Citroën. Nous approchons de la nécropole nationale de Saint-Thomas-en-Argonne et de l’ossuaire de La Gruerie, dont l’ensemble réunit 10 085 soldats.



Le retour s’effectue le long de prairies de fauche en regardant vers La Champagne et ses premières cultures. Une raide descente par une petite route ombragée nous ramène à Vienne-le-Château en passant près de la maison du Pays d’Argonne avec son tulipier de Virginie et sa chapelle. Au pied de cet arbre, lors de la Guerre 14-18, 19 soldats français sont tués par un obus ensanglantant l’arbre, il reçut ainsi le surnom « d’arbre ensanglanté ».

Bibliographie
Benoît Lemay, Le mythe de la bataille de la Marne ou de l’échec du « plan Schlieffen » en septembre 1914 dans l’historiographie allemande, Dans Guerres mondiales et conflits contemporains 2013/4 (n° 252), pages 7 à 26
Jean-Louis Le Hingrat

Répondre à cet article


-Nombre de fois où cet article a été vu -
- -
Sainte-Ménehould et ses voisins d'Argonne
Association déclarée le 06 février 1998
Siège social : Hôtel de ville
B.P. 97- 51801 Sainte-Ménehould