L’hospice de Sainte-Ménehould, en cette fin de XIXe siècle procédait à l’adjudication de fournitures et lançait un appel d’offre dans le journal de l’époque.
L’hospice aurait, dit-on, été créé dans le milieu du Ve siècle et Ménehould s’y serait occupée elle-même des pauvres. Les bâtiments actuels, hôpital et hospice, datent d’après l’incendie de 1719 et la chapelle a été achevée en 1748.
Cette année-là, en 1888, il fallait des fournitures en grande quantité : du sucre, du riz, du savon, rien d’étonnant, sauf pour quelques articles :
- 35 kg de bougie stéarique : ce sont des bougies à base d’acide stéarique, c’est-à-dire nos bougies actuelles. L’acide stéarique est un acide gras saturé, abondant dans toutes les graisses animales. Il se présente sous forme d’un bloc solide blanc, fondant à 70°. Il est utilisé pour la fabrication des huiles, des savons et des bougies.
C’est le savant Michel Eugène Chevreul qui a mis au point cette bougie stéarique qui remplaçait rapidement la chandelle de suif utilisée par le peuple quand la noblesse s’éclairait avec des cierges en cire d’abeille. C’était en 1825. De Milly inventa ensuite un procédé qui évitait le « mouchage ». C’est à lui que l’on doit la production industrielle de la bougie, c’était en 1931.
- 78 hectolitres de vin rouge : cela faisait quand même 7800 litres ou 5850 bouteilles !
Si c’est pour une année, cela fait 21 litres par jour.
- 4 hectolitres de vin rouge supérieur !
- 230 hectolitres d’eau de vie…
Étonnant, sauf quand on sait que l’on a longtemps attribué à l’eau de vie des vertus médicinales. Le degré alcoolique en faisait un excellent antiseptique. Il était encore donné à des enfants, avec les risques que l’on comprend aujourd’hui, à l’aube du XXe siècle.
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