En Argonne comme en France, Freda Joséphine Mac Donald est plus connue sous le nom de Joséphine BAKER ; elle est née le 3 juin 1906 à Saint Louis (Missouri), D’origine américaine, elle devient française en 1937 après son mariage avec Jean Lion. Icône des années folles, vedette incontestable du music-hall, meneuse derevue, elle bouscule les habitudes, choque
quelquefois, sa ceinture de bananes fait un triomphe.
Elle utilise sa grande popularité, son grand coeur à la cause contre le racisme, l’apartheid, à l’émancipation des noirs et surtout à la reconnaissance de leurs droits civiques. A cette époque, les USA en étaient loin. Elle n’oubliera jamais ses humbles origines. Mariée à 13 ans, elle travaille très tôt comme domestique pour nourrir sa famille, elle connaît les affres de la misère.
En parallèle de sa carrière artistique, elle tient un engagement social et le prouve en participant à l’organisation des soupes populaires pour les clochards de Paris. Pendant la grande dépression, elle s’empresse de distribuer de la nourriture aux personnes âgées, le pot-au-feu dira-t-elle plus tard, en somme les restos du coeur avant l’heure.
Le 30 novembre 1921 par décision de Monsieur le Président de la République, Joséphine BAKER entre au Panthéon et devient ainsi la 6e femme à rejoindre le temple républicain et d’une certaine manière l’immortalité.
Outre ces combats contre la misère, la ségrégation, humaniste convaincue, elle apporte à la France, à la liberté, à la résistance toute son aide. Grâce à sa grande notoriété, elle accède facilement à de nombreuses informations et confidences qui s’avèreront précieuses.
A noter qu’en 1943, le Général de Gaulle lui offrit une croix de Lorraine en or qu’elle s’obligera de vendre 350 000 francs au profit de la résistance. Elle devient sous-lieutenant.
En 1947, elle achète le château des Milandes (construit en 1489 et appartenant à l’origine au Seigneur de Gaumont) ; elle y accueille 12 enfants de toutes origines qu’elle baptisera sa,tribu Arc-en-Ciel. De son château les déboires sont nombreux, criblée de dettes, elle se retrouve obligée en 1947 de le vendre à vil prix (1/10e sa valeur). Malgré tout elle reçoit de nombreux soutiens, Christian Dior, Brigitte Bardot et surtout la Principauté de Monaco.
Convaincue du bon choix de ses convictions, c’est en uniforme de la France Libre qu’elle s’exprimera en 1963 auprès de Martin Luther King lorsqu’il fera mention de la célèbre phrase « I have a dream ». Le 9 avril 1975, à Paris, elle s’effondrera subitement victime d’une attaque cérébrale. Le 12, à 68 ans, elle quitte ce monde. La marche pour les droits civiques des noirs a été sans doute son plus beau combat.
Patrick Desingly, Président
Assemblée générale de l’association :
Jeudi 28 avril à 18h 30
Mairie de Sainte-Ménehould