Cela va bientôt faire cent ans que notre brave poilu trône sur la place de l’hôtel de ville de Sainte-Ménehould.
Comme dans toutes les communes (ou presque) d’Argonne et de France, un monument aux morts allait être édifié après la grande guerre. Mais à Sainte-Ménehould, le monument commandé au sculpteur Tarnowski n’arrivait pas et la mairie s’impatientait.
Ce n’est donc que le 23 juillet 1922 que fut inauguré en grande pompe le monument. Le voile fut levé à 14h en présence de la population, la matinée ayant été consacrée à la messe et au banquet donné dans les salons de l’hôtel de ville.
Le poilu a cependant empêché la construction d’une fontaine. Madame Bournizet avait légué une somme d’argent pour réaliser l’adduction d’eau et une belle fontaine devait embellir la « place royale ».
Depuis, le monument a perdu ses bombes et ses chaînes, mais le socle a vu malheureusement apparaître des plaques pour les guerres.
Ce monument est-il devenu gênant ? Depuis toujours, le 11 novembre, le Poilu participe malgré lui à la foire de la saint Martin ; aujourd’hui il ne reçoit plus de gerbes, les cérémonies de l’armistice ne se déroulant plus au monument.
En cette année 1922, les automobiles n’étaient pas nombreuses ; aujourd’hui le poilu pourrait être encore une gêne pour le stationnement. Faut-il le déplacer ? Mais le centenaire a peut-être un socle fragile.
« Poilu, tu étais avec ton chien un veilleur dans la forêt d’Argonne ; cent ans après tu veilles sur la place et tu rappelles le souvenir des pauvres soldats qui ont combattu en Argonne. Et pour que personne n’oublie, en route pour un autre siècle… »