
Le maréchal Pétain avec le propriétaire du Saint Nicolas, M. Deschazeaux, probablement en 1937
Un renouveau après la guerre...
Annie Boulanger et Monique Poncelet, les deux filles de Roger et Stéphanie, restées ménéhildiennes, ont réveillé leurs souvenirs pour « le petit journal » et racontent d’une même voix leur vie à l’hôtel où elles ont grandi et beaucoup travaillé.
« Nos parents tenaient une boulangerie pâtisserie à Tourcoing, mais le désir de se rapprocher de la famille meusienne [4] ainsi que le besoin d’air pur pour la santé de Monique les a décidés à venir s’installer à Sainte Ménehould. Pour nous, c’est comme si nous y étions nées. Curieusement, nous sommes arrivés ici ... le jour de la Saint-Nicolas.
Au début, notre père était seul aux fourneaux, (en l’occurrence une cuisinière à charbon !) La guerre était terminée depuis peu de temps et la vie ne reprenait que petit à petit. Aussi, il trouvait alors le temps de cultiver un jardin à l’isle Sainte Marie. C’était son plaisir et les légumes étaient pour le restaurant.
Rapidement, la clientèle s’est agrandie et il a fallu embaucher du personnel. L’hôtel disposait de 7 chambres et de 10 autres à l’annexe située au fond de la cour Mais les locaux étaient vétustes, les murs en torchis. Rien n’était plus aux normes. Plutôt qu’une rénovation coûteuse, nos parents ont choisi de tout démolir et de faire du neuf. Les travaux ont commencé en septembre 1963. A la pentecôte 1964, on pouvait rouvrir ! En neuf mois, le nouveau bâtiment, reconstruit sur pilotis, à cause du sol marécageux, était prêt pour le service, avec 18 chambres pour l’hôtel, toutes dotées du confort dernier cri, une belle salle de restaurant pouvant accueillir 70 convives. Tout le matériel était neuf et moderne.
Avec les emprunts à rembourser, les neuf mois d’arrêt de l’activité, il a fallu travailler dur ! A part Gérard, le petit frère né en 1957, toute la famille s’y est mise, Monique a choisi la cuisine avec le père, Annie le service dans la salle. Notre mère, c’était la « logistique » [5] ! Elle était à la réception, s’occupait du restaurant, surveillait la bonne marche de l’établissement et mettait la main à la pâte à l’occasion.
Notre clientèle a très vite augmenté, du personnel supplémentaire a été embauché Ainsi, une femme s’occupait uniquement de la lessive, une autre du repassage, une autre encore du raccommodage. Nous pouvions aussi compter sur des extras en cas de cas de « coup de bourre », l’arrivée d’un car par exemple.