Cet homme, c’était l’allemand venu arrêter notre père pour faits de résistance à Tourcoing en 1942. Il l’avait fait interner à la prison de Loos les Lille en attendant sa déportation. Notre mère, enceinte à cette époque, et lui s’étaient bien reconnus car elle était allée le voir plusieurs fois pour essayer d’avoir quelques nouvelles de notre père. Interné en juillet 1943 au camp de Siegburg, près de Bonn, il n’en est revenu que fin 1944, dans un état d’épuisement total.
Et puis, l’heure de la retraite a sonné pour nos parents. Après trente ans de leur vie consacrés au Saint-Nicolas, ils l’ont vendu en 1978. Il était en pleine prospérité. »
Vingt-huit ans après, il n’en reste plus rien. Après une récente liquidation totale, des travaux en cours actuellement vont transformer l’immeuble en logements et boutiques.
Pour que vous puissiez de temps en temps vous rappeler cet hôtel restaurant renommé, Monique Poncelet a confié la recette d’une de ces spécialités qu’elle a cuisinées pendant de nombreuses années pour le plaisir des clients gourmets.
Le rognon de veau au champagne
Faites fondre un morceau de beurre et faites y dorer le rognon. Flambez le ensuite au cognac. Mettez le de côté. A la place, faites blondir une échalote hachée menu. Ajoutez des champignons de Paris, saupoudrez de farine, délayez d’un verre de champagne, salez, poivrez. Laissez un peu épaissir. Remettre le rognon que vous laisserez mijoter 6 à 8 minutes. L’intérieur doit rester rosé. Au moment de servir, ajoutez une cuillerée de crème fraîche et rectifiez l’assaisonnement.
Il ne reste plus qu’a vous régaler !