Tout le monde connait les camions Wéber qui sillonnent les villages : les seniors se souviennent parfois de la charrette à bras qui s’arrêtait dans les rues de la ville.
Les Wéber, les grands parents de Serge, étaient
propriétaires de faïenceries en Alsace. La guerre de 1870 qui fut une série de défaites allait changer leur vie. En juin 1871, les départements d’Alsace et de Moselle deviennent le Reichland Elsa & Lothringen ; 50 000 personnes préfèrent quitter l’alsace, et parmi celles-ci, les Wéber.
Ils arrivent à Sainte-Ménehould et achètent des terrains dans la rue Sainte-Catherine. Ils sont bien sûr aisés er vivent une vie tranquille.
Le fils Louis entreprit de cultiver des légumes ; les terrains dans la vallée de l’Auve sont très fertiles. Les Ménéhildiens et même certains Argonnais venaient s’y ravitailler. Alors un jour Louis Wéber construisit de lui-même une charrette.
C’était une charrette avec des pneus gonflés et un petit toit pour protéger les légumes. Deux fois par semaine, c’était la tournée dans la ville, avec au début la rue Sainte-Catherine à monter, avec pas moins de 300 kg de marchandises. Et là ni cheval ni même un âne, tout à la force des bras. Wéber ravitaillait aussi les magasins de l’époque, les succursales Familistère, Goulet-Turpin, Coopérateurs de Lorraine…
C’était ce que l’on appelle aujourd’hui un commerce de proximité, et sans pollution…
Serge, l’actuel patron, a poussé aussi la charrette, mais bien vite il allait investir dans une camionnette. Son père, comme tous les parents de cette époque bien difficile, était pourtant bien réticent. Alors Serge, rentrant de l’armée avec des « économies », après 6 mois de charrette à bras, acheta la camionnette.
Aujourd’hui, la maison Wéber est connue dans toute la région. En effet, ses camions sillonnent les routes départementales de l’Argonne dans un rayon de 45 km. Elle dessert des villages où les commerces ont disparu. Ses camions sont de véritables épiceries ambulantes. On y trouve : légumes, fruits, mais aussi épicerie, laitage, viande, poisson… Thérèse et Serge sont à la tête de cette maison. Ils emploient dix personnes.
C’est toujours Serge, secondé par son épouse qui tient les rênes. L’entreprise à pris de l’essor, mais après avoir tant travaillé, les époux Wéber aspirent à la tranquillité et cherchent un repreneur.
Serge avait aussi acheté un motoculteur
John Jussy – Nicole Gérardot.