Connaissance du Patrimoine Culturel Local
Le Petit Journal
de Sainte-Ménehould
et ses voisins d'Argonne
Edition régulière d'un bulletin traitant de l'histoire, des coutumes et de l'actualité.


Enregistrer au format PDF :Version Pdf


Version imprimable de cet article Version imprimable **




Quand l’état n’assume pas histoire de deux ponts.

   par Christine Francart



C’est à la charge de l’état, entend-on souvent, l’état doit payer, pas les communes. Cette situation, on la retrouve dans l’histoire de deux ponts de Menou.

Il y avait deux ponts ; il y a toujours deux ponts sur l’Auve dans la rue Berryer. L’Auve, à son entrée dans la ville, se sépare en deux bras pour ne former qu’un cours d’eau avant son confluent avec l’Aisne. Le deuxième pont est aujourd’hui à peine visible ; en bas du premier, en face de la nouvelle « Maison au bord de l’Auve », se trouvait un lavoir où venaient œuvrer les dames du milanais et des autres quartiers.
Ces ponts s’appelaient autrefois Pont-d’Arche et pont-Matelot, sans que personne ne sache pourquoi ; mais il y a très longtemps, ces ponts étaient en partie à la charge du clergé. Buirette, dans son histoire de la ville a écrit :
"Il y avait en avant, entre les deux canaux de l’Auve, une demi-lune (élément de fortification) près de laquelle on passait sur deux ponts ; l’un appelé Pont-d’Arche et l’autre Pont-Matelot.
Le Pont-d’Arche était commun à la charge de la ville de Sainte-Ménehould et du village de Verrières. Les religieux de l’abbaye de Châtrices, par des arrangements particuliers auxquels la ville avait souscrit, se chargeaient de la part attribuée à ce village. Le Pont-Matelot était à la charge de l’abbaye de La Chalade. A chaque avènement d’un abbé, il s’élevait des contestations lorsqu’il fallait entretenir ou reconstruire ce pont, mais elles ont toujours été décidées en faveur de la ville qui était fondée en titre."


Oui mais voilà, la révolution a tout changé : plus d’abbayes, plus de religion, plus de religieux… Buirette écrit encore :
« Depuis la suppression des maisons religieuses, la ville est restée seule obligée aux reconstructions et à l’entretien de ces deux ponts, dont l’état devait être chargé, puisqu’il est devenu propriétaire des biens de ces couvents. »

Donc l’état, qui aurait dû prendre le relais des maisons religieuses dont il avait pris les biens, n’a pas assuré sa mission.
Au début du XIXe siècle, ces ponts se nommaient Pont-Boitel et Pont-Guillemet, du nom respectivement d’un maréchal-ferrant et d’un cordonnier qui ont habité longtemps des maisons qu’ils avaient fait construire près des ponts. Comme quoi le « pont près de chez Boitel », le maréchal peut devenir Pont-Boitel.



Sur les plans actuels de la ville, les ponts n’ont pas de nom.

L’Auve vue du pont


Christine Francart

Répondre à cet article


-Nombre de fois où cet article a été vu -
- -
Sainte-Ménehould et ses voisins d'Argonne
Association déclarée le 06 février 1998
Siège social : Hôtel de ville
B.P. 97- 51801 Sainte-Ménehould