Comme chacun sait, l’utilité des arbres dans la nature n’est plus à démontrer. Ils fournissent bien évidemment de la nourriture aux gens, aux animaux, fruits, baies, noix, ils rendent plus respirable l’oxygène que nous consommons et luttent inévitablement pour la réduction du CO2 dans l’atmosphère.
Aussi dans cette belle région boisée d’Argonne que nous aimons tous passionnément, combien reste-il « d’arbres classés remarquables » ? On peut malheureusement les compter sur les doigts de la main. A noter que les arbres remarquables ont pour origine une défaillance, arbres peu vigoureux, une croissance lente.
Le critère remarquable est attribué à des propriétaire dont les arbres sont reconnus exceptionnels au niveau national pour leur âge, leur dimension, leur forme, leur rareté, leur passé ou leur légende.
Le propriétaire qui accepte ce classement s’engage à assurer leur entretien, leur sauvegarde et la mise en valeur de l’arbre considéré comme patrimoine naturel et culturel de haute valeur. En aucun cas, l’attribution du label ne peut-être une fin en soi, l’arbre, ne l’oublions pas, est un patrimoine végétal fragile. Tout colosse, immortel qu’il puisse paraître, reste provisoire. Les fables de La Fontaine nous le rappellent bien souvent à juste titre.
Mais que de plaisir à découvrir un arbre remarquable au creux d’un chemin et de laisser courir son inspiration.
1811 : le Roi de Rome en forêt de la Haute Chevauchée ; le chêne Napoléon en forêt de Sainte-Ménehould sur une petite butte ; le chêne Pierre Girault au bois des Hauts Bâtis ; le chêne Bibi à l’entrée de la forêt domaniale de la Croix aux Bois, etc...
Il faut reconnaître que donner un âge précis à ces arbres relève d’une certaine approximation ; le chêne creux du parcours de santé de La Grange-aux-Bois aurait autour de 600 ans, le chêne Louis XIV à l’entrée de Villers-en-Argonne, 350 ans.
Personnaliser ces arbres, le chêne Bouchard, le chêne Lorang, le chêne Henriot, le chêne Thévenin disparu en 1999, c’est les confier à notre humanité avec respect.
Pour ma part, dans le respect que l’on s’oblige à la nature, je crois modestement qu’un végétal, lorsqu’il dépasse 1000 ans, entre inexorablement dans la catégorie remarquable et mérite toute notre attention.
Après les chênes, demain les séquoias entreront dans la valse. Beaucoup sont déjà répertoriés. Au plaisir de les découvrir dans cette Argonne que l’histoire a si souvent tourmentée ?
Patrick Desingly, Président.
L’assemblée générale de l’Association se tiendra le
Jeudi 11 avril 2024 à 18h 30
A l’Aquarelle (piscine) de Sainte-Ménehould