Exécution de la loi de 1905
C’est l’article 3 de cette loi qui sera controversé par les curés et marguilliers lors des inventaires exigés par la loi afin de connaître les biens immobiliers et mobiliers dépendants de la fabrique des paroisses.
Le 31 janvier, sont commencés les inventaires dans le département de la Marne. A La Neuville-au-Pont c’est le Percepteur intérimaire de Sainte Ménehould, M. Marcoux, qui agira le lundi 19 février 1906 à 10 heures du matin. L’inventaire est réalisé en présence de Mrs Gérardot, curé desservant à La Neuville-au-Pont, Charles Marmottin, Président du bureau des marguilliers, Boudaille, Président de la Fabrique, L. Lambert membre du Conseil de Fabrique et G. Artoise, 1er adjoint au maire.
Au seuil de l’Eglise l’inventoriste recueille les protestations de l’abbé Gérardot et celle du Conseil de Fabrique. Ils assisteront en simples témoins à l’inventaire, en ce qui concerne la dévolution de ces biens, ils ne s’y prêteront que s’ils y sont autorisés par le Souverain Pontife et leur évêque (Archives Départementales de la Marne 49 V6). Cette dévolution est prévue à des établissements publics du culte, à des associations cultuelles : c’est l’article 4 de la loi.
La description, des biens, commence dans la sacristie ; il est demandé l’ouverture de l’armoire à trois clefs, il est répondu que celle-ci est ouverte, on y trouve des titres de rente et un bail des terres de la Fabrique. La suite de l’inventaire mentionne 86 articles relatifs à l’exercice du culte pour une valeur de 2 679,60 F. Les biens, de l’Etat, du département ou de la commune dont la Fabrique n’a que la jouissance sont : l’église d’une superficie de 9 ares ; le terrain à bâtir étant estimé à 2 francs le mètre carré, la valeur est de 1 800 F. Le presbytère, d’une superficie de 326 m², est estimé à 652 F. Les 3 cloches dans l’inventaire ne sont pas valorisées. Nous remarquerons que les bâtiments, église et presbytère, ne sont nullement estimés ce qui est une grave lacune à la charge de M. Marcoux. La valeur mentionnée des biens n’est pas là pour une quelconque transaction commerciale ou une imposition ; elle n’a de raison que de compléter le descriptif de l’objet. La mense succursale de l’Eglise a été inventoriée pour une valeur de 2,75 F. Les inventaires sont signés par Mrs Marcoux percepteur, Artoise 1er adjoint, les autres comparants ont refusé de revêtir le présent inventaire qui est clos le 19 février 1906 à 11 heures 45.

Photographie LEGER J.C.
L’armoire, à trois clefs, est située dans la sacristie de l’église, on aperçoit le guichet, qui à l’origine était pourvu d’une trémie pour recevoir le contenu des quêtes réalisées lors des offices. Celle-ci ne pouvait être ouverte qu’en présence des propriétaires de chaque clef à savoir : le curé desservant, le Président du bureau des marguilliers et le Président de la fabrique.