Connaissance du Patrimoine Culturel Local
Le Petit Journal
de Sainte-Ménehould
et ses voisins d'Argonne
Edition régulière d'un bulletin traitant de l'histoire, des coutumes et de l'actualité.


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La rubrique de Jeannine Cappy

Eclaires : Une fromagerie argonnaise méconnue

   par Jeannine Cappy



Pendant la guerre, tout a été bouleversé. Mon père a du faire le ramassage lui-même avec un camion à gazogène qu’il avait acheté de ses deniers. Beaucoup plus tard bien après la guerre, nous possédions trois petits camions et un gros et nous pouvions collecter le lait beaucoup plus loin, jusqu’à Sivry, Braux-Saint-Remy, la ferme des Mares, Givry... chez quelques 300 éleveurs dont certains très petits qui ne vendaient que quelques litres, le surplus de leur consommation familiale.
A la période la plus faste, nous rainassions jusqu’à 30.000 litres de lait par jour en été, la moitié en hiver, mais le lait était plus gras.

Dès son arrivée à la laiterie, le lait devait être tamisé car il contenait parfois des corps étrangers indésirables. On y trouvait de tout, même quelquefois des corps d’animaux, chats ou autres bestioles, noyés, victimes de leur gourmandise.


Aussitôt la traite, les bidons de lait étaient mis sur le trottoir en attendant le passage du ramasseur. Mais les couvercles n’étaient jamais complètement fermés car le lait encore chaud risquait de fermenter. Alléchés par l’odeur, les bestioles réussissaient à s’y introduire mais ne pouvaient pas à en sortir !



Etape suivante : la pasteurisation. : le lait, après un écrémage partiel, était chauffé à 70-75 degrés dans une sorte d’autoclave, le pasteurisateur, puis refroidi brusquement aussitôt par ruissellement le long d’une paroi réfrigérante ondulée, ensuite versé dans les grandes cuves en cuivre de 1.000 litres. Plus tard nous en avions de 5.000 litres en inox.
Mais la pasteurisation, si elle détruit les germes de maladies potentielles, détruit aussi tous les éléments vivants du lait qu’il fallait réensemencer en y versant des ferments que nous fabriquions nous-mêmes. On ajoutait ensuite la présure et on mélangeait bien le tout avant de chauffer légèrement, grâce à la vapeur fournie par deux chaudières à charbon jusqu’à 30-35° pour faire cailler le lait. Le fromager surveillait attentivement son « caillé » à l’aide seulement de deux outils : le doigt et l’œil !


L’arrivée des bidons sur le quai : Ils sont rangés pour être comptés et pour vérifier le carnet
de ramassage. Ce quai existe encore aujourd’hui.



Oscar Mathieu, de Villers en Argonne, avait mis au point un système permettant le
basculement, le vidage et le transport automatique des bidons vides jusqu’au lave-pot dans
lequel ils étaient nettoyés à l’eau et à la soude, ensuite rincés à la vapeur.

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