Connaissance du Patrimoine Culturel Local
Le Petit Journal
de Sainte-Ménehould
et ses voisins d'Argonne
Edition régulière d'un bulletin traitant de l'histoire, des coutumes et de l'actualité.


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Des Herbillon qui ont du « son » dans les veines.

   par Jean-Claude Léger



---------Jean Herbillon est né à Sainte Ménehould en 1908. A cette époque les distractions étaient rares : les sorties se faisaient dans les villages voisins lors des fêtes patronales, la marche ou la bicyclette étant la seule façon de se déplacer dans la campagne environnante. Mais on pouvait aussi faire partie d’une fanfare, d’une harmonie ou encore d’une clique, ce nom étant réservé aux musiciens d’un orchestre militaire mais aussi souvent donné aux sapeurs pompiers musiciens. Ces participations permettaient de se confronter à d’autres groupes du canton et même elles pouvaient conduire, pour les meilleures formations, à des concours régionaux et même interrégionaux. Les déplacements étaient l’occasion de voir autre chose que son habitat habituel, des horizons différents, en un mot découvrir l’environnement des autres. Aussi, de nombreux parents envoyaient leurs enfants à la « musique » comme on disait dans le temps. Jean Herbillon et trois de ses frères étaient musiciens à la clique des pompiers de Sainte Ménehould. Jean avait choisi le tambour, Ferdinand et Charles avaient été séduits par le clairon. La « municipale » avait accueilli Pol pour sa prédilection à jouer de la clarinette, Jean non content d’être à la clique se faisait un très grand plaisir de se perfectionner et d’oeuvrer au sein de ce groupe d’harmonie où il soufflait dans son saxo-baryton. Il avait aussi l’art d’être comédien. En 1941 pour une journée de gala au profit du secours national, il joua le personnage d’Harpagon dans L’Avare de Molière. Cette comédie sombre mais au demeurant assez comique a pu être un moment d’oubli momentané dans cette période de guerre difficile avec son lot de souffrances.
---------Chez Charles, le fils Daniel, a débuté à la « municipale » comme clarinettiste. Lors de son service militaire, il fut intégré à Epinal au 18ème RIT. Ses compétences et sa virtuosité très remarquées l’ont placé, à sa grande satisfaction, chef pupitre de la musique du régiment..
---------Chez Jean, habitant rue des Prés à Sainte Ménehould, ce furent quatre fils sur huit enfants qui continuèrent sur la même note. Comme leur père : Denis, François s’adonnèrent dès le début au tambour. Jean-Claude a commencé par le tambour et a opté en plus pour la batterie. Jacques s’est orienté vers le clairon et la trompette de cavalerie. Le 18ème RIT vit le passage de François comme musicien pendant 4 mois avant sa mutation en Allemagne et la fin de son service en Algérie. Quant à Jacques il y devint tambour-major..
---------François a démarré sa formation instrumentale à « L’Aiglonne » en 1952 avec M. Gabriel Dacquin chef de clique et le moniteur chef tambour M. Pitz. Les cérémonies commémoratives, patriotiques, les fêtes patronales dans le département furent riches d’expériences. Les suprêmes récompenses pour François, Jacques et Jean-Claude furent leurs participations à de nombreux festivals et aux concours départementaux et interdépartementaux où ils se distinguérent. A la démission de M. Barrault la clique de « L’Aiglonne » a changé d’orientation pour devenir une batterie musique. Jean fit du recrutement : un groupe d’une trentaine de musiciens forma ce nouvel ensemble. La batterie musique avait pour particularité d’interpréter des morceaux de musique militaire. Elle assistait à la messe dominicale pour des fêtes villageoises avant de faire les aubades ou de défiler dans les rues. Un concert clôturait ces sorties campagnardes.
---------La fratrie de François a été construite tambour battant avec son épouse Alice, fille du musicien René Hémonet membre de « L’Aiglonne », pratiquant le clairon et le cor. Les six enfants du couple seront également des membres de « L’Aiglonne », tous seront fidèles aux cours de solfège et des exécutants appliqués à divers instruments. Voici pour chaque enfant le détail des nombreuses compétences instrumentales :
---------- Dominique joue du fifre, du tambour et de la basse baryton. Ses enfants suivent son goût de la musique, Vincent et Barbara jouent du trombone, Eléonore de la flûte traversière.
---------- Véronique, du fifre et de la trompette d’harmonie.
---------- Elisabeth également du fifre et aussi du cornet à pistons.
---------- Frédéric du clairon, de la trompette et du cor.
---------- Nathalie manie les baguettes de son tambour.
---------- Sébastien se donne pleinement au clairon, à la trompette et au trombone.

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