Dans le numéro précédent, vous avez découvert Jean- François Drivet et ses poésies vives, gaies, enlevées. Voici dans ce numéro, l’autre face de M. Drivet. Celle de l’homme en révolte contre la misère, les injustices, la guerre, l’inconscience des hommes face aux problèmes de notre planète.
C’était en 43
----C’était en quarant’trois,
----Et je me souviens bien
----Du nom et de l’endroit
----Où j’ai vécu gamin
----Non loin d’une grand’ croix,
--------Un village dans l’Ain,
----Où le maquis fut roi
----Sous le joug hitlérien !
----Blouson ou canadienne,
----Mitraillette à l’affût,
----Dans leurs tractions anciennes
----Ils fonçaient dans les rues
----Autant qu’il m’en souvienne,
----Fier de les avoir vus,
----J’attendais qu’ils reviennent
----Pour leur faire un salut !
----C’était en quarant’trois
----Et je me souviens bien,
----Du jour où le corps froid
----D’un résistant de l’Ain,
----De 17ans je crois,
----Fut repris par les siens
----Après qu’il fut la proie
----Des SS miliciens ! |
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----FFI, Maquisards,
----Francs tireurs, partisans,
----Ce n’est pas le hasard
----Qui vous fait résistants !
----Bourgeois ou communards,
----Il vous fallut du cran
----Pour traquer les barbares
----Des nazis occupants !
----C’était pendant la guerre
----Et j’entendis l’écho
----Des horreurs qu’infligèrent
----L’infâme gestapo
----Et les suppôts d’Hitler,
----A nos vaillants héros
----Du maquis des Glières,
----De France et de Beynost.
----Cent dix mille FFI
----Ont sacrifié leur âge
----Quand d’autres avaient fui
----Cent dix mille FFI
----Sans doute davantage,
----Sont morts pour la Patrie (bis)
----Et pour venger l’outrage ! |
Il faudra bien un jour.
Il faudra bien un jour enfin prendre conscience
Que sous bien des aspects la Terre est paradis
Et qu’il est superflu d’invoquer la prescience,
Pour espérer en vain, celui qui est prédit.
Belle planète bleue, sublime astre de vie,
Tout en toi et sur toi répond à nos attentes !
Pourtant, méfie-toi bien de notre boulimie
Qui sécrète déjà ton agonie latente.
Il faudra bien un jour réduire la cadence
Du tempo agressif de nos rythmes modernes,
Si l’on ne souhaite pas gâcher notre existence
Pour de fausses raisons ou pour des balivernes.
Toujours plus, encor’plus, plus vite et davantage !
Les forces du profit ont imposé leurs rois !
Le progrès bienfaiteur a cédé au chantage !
Le sens de nos valeurs est en plein désarroi !
Il faudra bien un jour limiter le pouvoir
De ce nouveau tyran qu’est devenu l’argent,
Car trop de qualités s’éteignent sans avoir
Eclairé et guidé, l’esprit des braves gens !
Dans les nombreux besoins qu’il cherche à satisfaire,
L’Homme peut conserver mesure et vigilance,
Et l’argent ne doit pas imposer l’arbitraire,
Sous peine de ternir toutes les descendances !
Il faudra bien un jour juguler l’influence
Des groupes de pression qui hantent nos structures
Commandent nos réflexes, violentent nos consciences
Pour mieux nous imposer des contraintes futures.
Aux fortes oppressions qui toujours emprisonnent
Notre épanouissement, il nous faut réagir
Tous les horizons, que s’élève et résonne,
La simple dignité, de ne vouloir subir.