UN MANQUE DE MEMOIRE QUI FAIT DESORDRE

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Ledit Jagin en jetant son chapeau sur terre dit audit sieur curé qu’il ne pouvait donc parler chez lui, que ledit Jagin sortit de la chambre dudit Sieur curé dit dans le corridor de sa maison “ sacré nom d’un Dieu en frappant contre le mur dudit corridor et sur sa tête que ledit Jagin sortit de la maison curiale vomissant des injures en levant les bras dit “ sacré mâtin de vitrail je le ferai aller au séminaire et faisait des gestes de ses bras lesquels dits témoins ont déclaré que leurs dites dépositions étaient sincères qu’ils ne voulaient ni ajouter ni diminuer et ont signé après lecture faite.

Et lesdits Letache et Buache ont déposé qu’ils ont vu ledit Jagin un peu plus bas de la maison dudit sieur curé lequel Jagin jurait en disant “ sacré bougre de curé et en faisant plusieurs gestes ce qui causait beaucoup de scandale et d’émotion publique et après lecture faite de leurs dépositions a laquelle ils ont déclaré n’avoir rien à ajouter ni diminuer ils ont signé.

Ouïs lesdits témoins ensemble ledit Jagin et les conclusions du procureur fiscal nous avons fait défense attendu la preuve résultante en la présente enquête de police audit Jagin de plus à l’avenir insulter ledit Maître Frerson prêtre curé du lieu tant chez lui que dans les rues et de causer à l’avenir aucun scandale et pour l’avoir fait suivant qu’il appert par les dépositions desdits témoins le condamnons à douze livres d’amende payable par corps et sera notre présente sentence exécutée nonobstant toute opposition ni appellation quelconque et sans préjudice s’agissant de police ».

Six années se sont écoulées : épilogue

Les registres paroissiaux de La Neuville-au-Pont mentionnent les décès de Jean Jagin le 13 décembre 1889 à l’âge de 49 ans et celui de Marie Jeanne Pichtre ce même 13 décembre à l’âge de 70 ans. Il n’est nullement indiqué qu’ils étaient mariés ensemble ; le plus troublant est que le rédacteur des actes de décès était le curé Frerson.
Les lecteurs doivent conclure : quoi qu’ait dit le curé, Jean et Marie Jeanne ont été unis dans la mort à défaut de l’être par le sacrement du mariage.

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