C’est un charmant pays aux collines boisées |
Traversé, çà et là, de profondes vallées |
Où lentement s’écoulent fontaines et ruisseaux. |
Cachée dans un écrin, l’Argonne est un cadeau. |
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Au printemps, c’est la fête. La forêt s’ensoleille. |
Au royaume du vert, tout palpite, tout s’éveille. |
Les parfums des sous-bois s’exhalent jusqu’à nous. |
O ! matins délicieux, matins brumeux et doux ! |
Randonner solitaire ou avec des amis |
Est la meilleure façon d’oublier ses soucis. |
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En été, quand la nuit rend les choses étranges, |
Quand le couchant se teinte d’écarlate et d’orange, |
Alors, c’est l’heure douteuse où la clarté s’enfuit, |
L’heure où n’étant plus jour il n’est pas encore nuit. |
Sous la voûte étoilée, merveille à contempler, |
Dans le calme du soir il fait bon s’arrêter. |
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Mais l’été flamboyant soudain s’évanouit |
Et l’admirable automne tout à coup resplendit. |
Tous les arbres s’allument. L’incendie se propage |
Aux fougères d’abord puis à tout le feuillage. |
C’est le temps des couleurs, des récoltes au verger, |
C’est aussi le moment où le cerf a bramé. |
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Bientôt l’hiver est là et les jours sont trop courts |
Et la nature s’endort dans les bois d’alentour. |
Si la pluie et le vent te chassent des sentiers, |
Assieds-toi près de l’âtre devant un grand brasier. |
En rêvant près du feu, ne sois pas impatient, |
La forêt, en secret, prépare le printemps. |