Connaissance du Patrimoine Culturel Local
Le Petit Journal
de Sainte-Ménehould
et ses voisins d'Argonne
Edition régulière d'un bulletin traitant de l'histoire, des coutumes et de l'actualité.


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La Page du poète

ADMINISTRATEURS, MAIS NEANMOINS POÈTES



Trois des membres de notre conseil d’administration fréquentent assidûment Erato. Ils ont accepté d’être rassemblés dans cette double page.

L’ARGONNE

C’est un charmant pays aux collines boisées
Traversé, çà et là, de profondes vallées
Où lentement s’écoulent fontaines et ruisseaux.
Cachée dans un écrin, l’Argonne est un cadeau.
Au printemps, c’est la fête. La forêt s’ensoleille.
Au royaume du vert, tout palpite, tout s’éveille.
Les parfums des sous-bois s’exhalent jusqu’à nous.
O ! matins délicieux, matins brumeux et doux !
Randonner solitaire ou avec des amis
Est la meilleure façon d’oublier ses soucis.
En été, quand la nuit rend les choses étranges,
Quand le couchant se teinte d’écarlate et d’orange,
Alors, c’est l’heure douteuse où la clarté s’enfuit,
L’heure où n’étant plus jour il n’est pas encore nuit.
Sous la voûte étoilée, merveille à contempler,
Dans le calme du soir il fait bon s’arrêter.
Mais l’été flamboyant soudain s’évanouit
Et l’admirable automne tout à coup resplendit.
Tous les arbres s’allument. L’incendie se propage
Aux fougères d’abord puis à tout le feuillage.
C’est le temps des couleurs, des récoltes au verger,
C’est aussi le moment où le cerf a bramé.
Bientôt l’hiver est là et les jours sont trop courts
Et la nature s’endort dans les bois d’alentour.
Si la pluie et le vent te chassent des sentiers,
Assieds-toi près de l’âtre devant un grand brasier.
En rêvant près du feu, ne sois pas impatient,
La forêt, en secret, prépare le printemps.
R. GERARDOT

SCENE DE LABOUR

Le fouet claque les traits se tendent
Le brabant sursaute les éteules se fendent
Et dans un grincement pierrailleux continuel
Presque monotone voici que soudain tel
Un ruban qu’on déroule la terre jaillit
S’étale se retourne se fend emplit
Le sillon de son flot brunâtre et cuivré
Tandis que léger du guéret un brouillard s’est levé.
Et les quatre chevaux du même effort régulier
Tranquille suivent sous l’œil du charretier
La dernière raie qu’hier ils ont tracée
Les muscles ondulent sous leur peau plissée
A les voir on croirait qu’ils tirent à peine
Tant l’allure est constante la marche sereine
Dix-sept ans ardent fier c’est Pierrot qui les conduit
Un jeune de la terre sa voix il la grandit
Son fouet claque il essaie de gronder
Et l’allure s’allonge le brabant tourmenté
Cahote en ferraillant un charbon arraché
Glisse le long du coutre le labour est commencé
Mais la matinée s’achève le soleil est déjà haut
Holà braves bêtes un peu de repos
Et Pierrot se retourne contemple le sillon
Un fin sourire éclaire sa bouche ride son menton
La fierté du laboureur lentement l’envahit
En cet instant il est créateur son pouvoir l’éblouit.
La motte de terre que lentement sa main émiette
En holocauste il l’offre à la puissance céleste
Merci Seigneur de m’avoir fait laboureur
Faites-moi digne je vous prie d’être ensuite semeur.
J.L. PIERRE dit MERY

CHUT !

Depuis que le vieux monsieur Les pierres du seuil
est parti se feutrent de mousse
vers le soleil couchant, et chaque été
es volets clos le jardin prend plus d’audace
gardent les souvenirs Petit à petit, paisiblement
et la cheminée ne respire plus la maison s’est endormie
Dans la boîte aux lettres
béante, Ce matin,
un rai de soleil sur la porte,
La grille rouillée un coup de poing
ne laisse passer rouge :
que des chats énamourés. « A VENDRE » !
M. PARMENTIER

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