Connaissance du Patrimoine Culturel Local
Le Petit Journal
de Sainte-Ménehould
et ses voisins d'Argonne
Edition régulière d'un bulletin traitant de l'histoire, des coutumes et de l'actualité.


Enregistrer au format PDF :Version Pdf


Version imprimable de cet article Version imprimable **




La page du poète

Les oiseaux.

   par Nicole Gérardot



L’Alouette
Le jour commence à peine à blanchir les collines,
La plaine est grise encor ;
Au long des prés bordés de sureaux et d’épines,
Le soleil aux traits d’or
N’a pas encor changé la brume en perles fines ;

Et déjà, secouant dans les sillons de blé
Tes ailes engourdies,
Alouette, tu pars, le gosier tout gonflé
De jeunes mélodies,
Et tu vas saluer le jour renouvelé.

Dans l’air te balançant, tu montes et tu chantes,
Et tu montes toujours.
Le soleil luit, les eaux frissonnent blanchissantes ;
Il semble qu’aux entours
Ton chant ajoute encor des clartés plus puissantes.

Plus haut, toujours plus haut dans le bleu calme et pur
Tu fuis allègre et libre ;
Tu n’es pour mes yeux déjà qu’un point obscur,
Mais toujours ta voix vibre ;
On dirait la chanson lointaine de l’azur.

O charme aérien ! Alouette, alouette,
Est-ce du souffle heureux
Qui remue en avril les fleurs de violette,
Ou du rythme amoureux
Des mondes étoilés, que ta musique est faite ?

Pour qui l’écoute, un jour de réveil printanier,
Lorsque la feuille pousse,
Elle a ces accents qu’on ne peut oublier ;
Moins exquise et moins douce
Est la framboise mûre aux marges du sentier.
Moins vie l’eau jaillit dans la roche creusée,
Où le martin-pêcheur
Baigne l’extrémité de son aile irisée,
Moins fine est la senteur
De la reine-des-prés, moins fraîche est la rosée.

Tout s’éveille à ta voix : le rude laboureur
Qui pousse sa charrue,
Le vieux berger courbé qui traverse rêveur
La grande friche nue,
Se sentent rajeunis et retrouvent du cœur.

Sur tes ailes tu prends les larmes de la terre
A chaque aube du jour,
Et des hauteurs du ciel, par un joyeux mystère
Tu nous rends en retour
De la gaîté pleuvant dans la lumière.

Imitée de Shelley, ma préférée,
peut-être. Les mots et le rythme
expriment bien la vivacité de ce petit oiseau
toujours en mouvement.

Répondre à cet article


-Nombre de fois où cet article a été vu -
- -
Sainte-Ménehould et ses voisins d'Argonne
Association déclarée le 06 février 1998
Siège social : Hôtel de ville
B.P. 97- 51801 Sainte-Ménehould