---------Aujourd’hui, 22 juillet 1759, jour de dimanche, je soussigné Florent DOMMANGET, notaire royal au baillage de Sainte-Ménehould, y demeurant, étant à Verrières près de l’église, lieu accoutumé à tenir les assemblées des habitants du dit Verrières, en présence des témoins ci-après nommés, en exécution de l’ordonnance de M. MATHIEU, Conseiller du Roi, lieutenant particulier civil et assesseur criminel au baillage de Sainte-ménehould, subdélégué en la dite ville de M. l’Intendant de Champagne, du 16 juillet, présent mois, partant qu’il sera convoqué ce jourd’hui par le syndic en exercice, une assemblée générale des habitants du dit Verrières en la manière accoutumée, pour délibérer sur l’établissement au dit Verrières, d’une sœur pour tenir l’école des filles, laquelle assemblée sera en présence de moi, notaire et l’acte de la dite assemblée par moi rédigé, certifie que j’ai trouvé les habitants rassemblés au dit lieu en laquelle assemblée le jour d’hui de pot en pot et présentement au son de la cloche en la manière accoutumée. M. Claude BUIRETTE, Lieutenant en la justice du dit Verrières “ M. Jean Joseph MOUTON, greffier “ M. Nicolas MOUTON, bourgeois “ Jacques BOURLON, meunier “ Pierre CAPY dit Petit Pierre, bourgeois et marchand “ Pierre CAPY “ Pierre HUSSENET le jeune “ Pierre le vieux “ Henry HUSSENET “ Nicolas JACQUOT “ Charles FAIGNIERE, laboureur “ Louis JACQUOT, marchand “ Jean ARNOULD, manouvrier “ Pierre CAMUS “ Claude PRUDHOMME “ Louis BUIRETTE “ Pierre PERIGNON, aussi manouvrier “ Claude POINCELET, marchand “ Nicolas BOURGUET “ Henry SAGUET, tisseur “ Louis LALLEMENT “ François BUIRETTE, manouvrier “ Nicolas SIMON, marchand “ Jean SEINGEOT, manouvrier “ Louis LEROY, marchand “ Claude LOREE, laboureur “ Louis BALEZEAU, berger “ Louis BUIRETTE, sabotier “ Jean GALICHET, tailleur “ Jean THIERRY, manouvrier “ Claude JACQUOT, aussi manouvrier “ Hubert VALLIER, bourgeois “ Jean LAFLOTTE, charbonnier “ Pierre CAPPY l’aîné, bourgeois “ Louis François LOREE, tisserand “ Nicolas CAPPY, laboureur, Jean JACQUIN, laboureur “ François BOUDAILLE l’aîné “ François BOUDAILLE le jeune, sabotiers et après que la matière a été proposée par le dit Sieur ARNOULD, syndic et en avoir délibéré : le dit Jean JACQUIN, François BOUDAILLE l’aîné et François BOUDAILLE le jeune ont dit qu’ils estiment que le dit établissement d’une sœur d’école est inutile et tous les autres habitants sus nommés ont dit unaniment qu’ils estiment que l’établissement d’une sœur d’école pour les filles est utile et c’est pourquoi a été arrêté à la pluralité des voix que Marie PERSENET, fille majeure qui s’est présentée, sera reçue pour tenir l’école des filles pendant toute l’année, pour les apprendre à lire, à écrire, prier Dieu et les élever en la religion catholique, apostolique et romaine, a charge de tenir les écoles d’été, depuis six heures du matin jusqu’à onze heures et depuis une heure de relevée jusqu’à cinq et en hiver depuis sept heures du matin jusqu’à onze et depuis une heure de relevée jusqu’à cinq et ce dans une école séparée de celle des garçons.
---------Elle sera tenue d’assister fêtes et dimanches à la prière du rosaire et aux instructions de la paroisse au moyen de quoi la dite sœur d’école sera exempte de logement de gens de guerre, taille et autres charges de la communauté. Il lui sera fourni un logement convenable qui sera loué en son nom en présence du syndic et des principaux habitants et le loyer en sera payé des deniers communs par le syndic en exercice chaque année, lequel loyer sera alloué dans les comptes et ce à commencer du trois juin dernier jour que la dite PERSENET est arrivée au dit Verrières.
---------Il lui sera payé par chacun mois pour chaque fille qui sera envoyée à son école savoir, cinq sols pour celles qui n’écrivent pas et six sols pour celles qui écrivent. Le sieur ARNOULD, syndic et BUIRETTE, Lieutenant, COLLET, marchand, Louis LEROY et Louis THIERRY, laboureurs ont dit qu’ils ne consentent au paiement des mois qu’à raison de cinq sols, tant pour celles qui écrivent que pour celles qui n’écrivent pas et tous les autres sus nommés qui ont consentis à l’établissement de la dite sœur ont persisté et consentis qu’il soit payé à la dite sœur six sols pour les filles qui écriront et ne pourra la dite sœur rien répéter autre chose que ce qui est ci-dessus stipulé, ni de la communauté ni des particuliers, ce qui a été accepté par la dite PERSENET présente en personne, à la condition qu’il lui sera payé six sols par mois pour les filles qui écriraient ; de quoi j’ai rédigé le présent acte en présence de Florent GUILLAUMET, huissier royal et Louis BALEZEAU, manouvrier demeurant à Sainte-Ménehould, le dit jour, fin de la messe de paroisse et à la dite PERSENET, signés avec les habitants sus-nommés, moi notaire et mes dits témoins à l’exception des sieurs Jean HUGOT et Louis BALEZEAUX, ne sachant ni écrire, ni signer. Interpelés les sieurs Pierre CAMUS, Nicolas BOURGUET, Nicolas SIMON, Claude LOREE, Jean JACQUIN, François BOUDAILLE l’aîné, François BOUDAILLE le jeune, qui se sont retirés sans avoir signé.
---------Lecture faite “ Suivent les signatures.