DECOUVERTE
---------Dans le cadre de la classe patrimoine, nous nous sommes rendus, le 30 septembre 1999, près de Vienne-le-Château, au lieu dit La Harazée, dans le bois de la Gruerie, théâtre de combats de la première guerre mondiale. Ce jour d’automne, accueillis par Monsieur BERDOLD, nous avons découvert au cœur de la forêt, un abri du Kronprinz [1], souterrain bétonné, construit sur la deuxième ligne du camp allemand. Cette installation de la guerre de position a été dégagée par des bénévoles, jeunes et adultes, du comité franco-allemand, Souvenir et Sauvegarde des Sites en Argonne, association qui s’attache à préserver ces sites et à les mettre en valeur.
AU CÅ’UR DE L’ABRI
---------Une minuscule entrée s’ouvre sur de grandes galeries rectilignes et peu aménagées. Après avoir longé deux murs de pierres humides, nous découvrons la pièce de communication, avec haut-parleur. L’abri comporte plusieurs pièces, dont un poste de garde, une cuisine, une infirmerie, des chambres prévues pour six personnes mais qui apparaissent bien exiguës. Eà et là, quelques objets - vaisselle, vêtements - nous rappellent la vie des soldats de l’époque. Le modernisme de la construction nous a étonnés, par exemple, les installations électriques. Le tout paraissait bien organisé et conçu pour durer.
L’IMPACT
---------A peine le pied posé dans l’abri, un fort sentiment de malaise, lié à l’humidité, au froid et à l’obscurité s’est imposé à nous. Immédiatement, nous voilà replongés dans un passé que nous n’avons pas connu mais que l’on peut aisément deviner : des conditions météorologiques peu favorables, une boue omniprésente, une promiscuité gênante ... une vie sous terre. Nous avons revécu certains moments que les soldats allemands comme les poilus ont dû endurer.
Un temps fort de la visite a été, au détour d’une galerie, l’irruption du jeune Thomas, allemand passionné par cette période et qui, ce jour-là, a revêtu le costume allemand du soldat. Une démonstration avec armes reconstituées et détonations nous a permis de mesurer quelle pouvait être la peur de l’ennemi et de la mort ...
LE PARADOXE
---------Personne par conséquent, n’a pu rester indifférent à cette plongée dans le passé. Nous avons pu facilement imaginer quel était le lot quotidien des soldats. Nous avons aussi été frappés par la construction qui, quoique bâtie dans un but offensif, pour avancer, n’en était pas moins d’une grande efficacité et d’une conception bien étudiée pour durer et ne pas perdre le terrain gagné.
---------Ce qui aurait pu n’être qu’une simple visite scolaire a pris un sens plus fort : la guerre n’est pas oubliée et ne doit pas devenir un vague souvenir ... Entretenir la mémoire est le seul moyen de ne pas oublier ceux qui ont donné leur vie dans ce conflit et d’éviter en leur nom que ces conflits ne se renouvellent.
Les élèves de 3C3-C4 - année scolaire 1999-2000
Professeurs : Mmes DRUET, ROURE et VOISELLE