Connaissance du Patrimoine Culturel Local
Le Petit Journal
de Sainte-Ménehould
et ses voisins d'Argonne
Edition régulière d'un bulletin traitant de l'histoire, des coutumes et de l'actualité.


Enregistrer au format PDF :Version Pdf


Version imprimable de cet article Version imprimable **




SAINTE-MENEHOULD DANS LA SECONDE GUERRE MONDIALE



---------Monsieur BERDOLD, Directeur de l’hôpital, dans sa réponse du 23 août 1996 lui précise :
---------« Il n’y a pas eu d’entrée d’Allemands les journées du 29 et 30 août 1944. Par contre, trois Allemands portés entrants le 1er septembre 1944, à peu près du même âge, sont sortis, à la même date, le 21 septembre 1944. Le registre de l’hôpital ne mentionne aucun décès ces jours ».

---------Cette réponse comblera d’aise Monsieur KERSCHEN, convaincu qu’il est que ces trois Allemands sont ceux qu’il avait confié à ses hommes.

°
°°


---------Le second témoignage que nous publions concerne la même période, vue par un jeune de vingt ans, lycéen au collège Chanzy, qui vient de passer son bac à l’école communale de Chaudefontaine, centre d’examen « décentralisé », pour fuir les bombardements alliés. Ses parents avaient repris la pâtisserie rue Chanzy (actuellement tenue par Monsieur CELLIER) et faisaient des gâteaux « sans farine et sans sucre », du fait des privations. Son frère, évadé du S.T.O. en Autriche, qui travaillait avec ses parents, était en même temps encaisseur à Force Lumière d’Argonne (la distribution d’électricité ne sera nationalisée qu’après la guerre, avec la création de l’E.D.F.) et agent de liaison pour Monsieur CANONNE, son chef, tant dans la Résistance qu’au travail. Laissons la parole à Robert OBELIANNE.

---------« Ce jour d’août, membre de la défense passive, j’étais de service au poste de guet du quartier du château, un petit abri situé sous la statue de Sainte-Ménehould. Friedrich, un jeune habitant à proximité, m’accompagnait. Durant la nuit, nous entendions le roulement sourd des bombardements alliés qui pilonnaient un régiment de chars allemands au camp de Mailly.
---------Au petit matin, à cinq heures, pour ne pas être embêté, rue Chanzy, par le passage des troupes allemandes, qui, dans leur grande déroute, faisaient un boucan du diable, j’allai me reposer dans une maison que mes parents possédaient au 31, Rue Camille Margaine, depuis 1936, date de la retraite de mon père. Mais les hommes jeunes étant prisonniers, les anciens, dont mon père, avaient dû reprendre du service.

La libération à Menou


---------Après avoir dormi deux heures, donc vers sept heures, je fus réveillé par un bruit assourdissant. Je me retrouvai assis dans le lit, un cadre qui s’était décroché autour de la tête. Le guéridon sur lequel j’avais vidé mes poches était culbuté au milieu de la pièce ; le volet roulant était descendu tout seul et ses lamelles étaient en charpie. Je me précipitai à la fenêtre pour repérer l’endroit où était tombé l’engin explosif. Pas loin, pensais-je. L’appentis d’à côté n’avait pas de toit. Je cherchai l’impact sans le trouver. En fait, les projectiles étaient les moellons du pont de la route de Vitry, que les boches venaient de faire sauter. Les Allemands avaient mis la charge de dynamite sur le pont et non dans la chambre à mines, si bien que le pont n’avait fait que s’affaisser en V au milieu de la rivière et l’on passait comme on voulait à pied, mais pas question de passer en auto et j’ai repris mon service au poste de guet à midi. J’étais très bien situé pour regarder les Allemands « défiler ». Ils partaient dans le plus grand désordre, avec ce qu’ils trouvaient : voitures, vélos, chevaux. Ils ont tenté d’évacuer le matériel électrique entreposé à la prison, derrière l’Hôtel de Ville. C’est là que j’ai vu celui qui deviendra mon beau-père recevoir un grand coup de pied dans les fesses par un soldat allemand, parce qu’il n’allait pas assez vite à pousser les bobines de fil pour les ramener sur la place. Il avait été réquisitionné pour cette tâche, et on ne discutait pas avec eux !

Répondre à cet article


-Nombre de fois où cet article a été vu -
- -
Sainte-Ménehould et ses voisins d'Argonne
Association déclarée le 06 février 1998
Siège social : Hôtel de ville
B.P. 97- 51801 Sainte-Ménehould