---------Des « chemins de la gloire » à une « situation humiliante et desespérée »
---------VON MESSENBACH, Chef d’état-major de l’avant-garde de Brunswick
---------« Au début de la campagne, nous voyons les chemins de la gloire et de l’avancement ouverts devant nous A Paris ! A Paris ! entend-on crier toutes parts On a vidé aujourd’hui plus d’un verre supplémentaire à la fin bienheureuse de ces Messieurs de la Convention. »
---------GOETHE, Ministre du Duc de Weimarbr
---------« les groupes de cavaliers animaient fort pittoresquement le paysage. Il eût fallu le pinceau d’un Van der Meulen pour fixer impérissable cette marche. On se montrait plein d’allégresse, de confiance, d’entrain, de courage. Quelques villages brûlaient ; il est vrai que la fumée n’est pas d’un mauvais effet dans un tableau de guerre. On disait que les habitants des bourgades incendiées avaient, la veille, tiré par les fenêtres sur nos soldats. »
---------Le Prince de LIGNE, général autrichien tué le 14 septembre 1792 à la Croix-aux-Bois (lettre trouvée sur lui)
---------« Nous commençons à être las de cette guerre où Messieurs les émigrés nous promettaient plus de beurre que de pain. Mais, nous avons à combattre les troupes de ligne dont aucun ne déserte, les troupes nationales qui restent, tous les paysans qui sont armés, ou tirent contre nous ou nous assassinent quand ils trouvent un homme seul ou endormi dans une maison »
---------GOETHE (extrait de son récit « La campagne de France »)
---------« Le 21 septembre, nos salutations réciproques au moment du réveil ne furent nullement sereines et joyeuses ; on se sentait dans une situation humiliante et désespérée. »
---------L’Archiduc CHARLES écrit à son frère, l’Empereur d’Allemagne, le 23 septembre 1792
---------« A mesure que nous nous sommes avancés en France, nous avons trouvé les paysans de plus en plus épris de la nouvelle constitution et, par la suite, de plus en plus hostiles à nous autres. La façon dont ils ont été traités par les Prussiens et les Hessois, ne fait que les fortifier encore dans leurs principes. Bref, nous avons trouvé le pays tellement prévenu contre l’Ancien Régime et pour le nouvel ordre des choses qu’il faut regarder comme absurde et impossible le projet des émigrés français de tout rétablir sur le pied d’autrefois. »
L’IMPORTANCE DE L’EVENEMENT
---------Dès le 8 ocotbre 1792, les commissaires de la Convention, PRIEUR de la MARNE, CARA et SILLERY écrivent à l’Assemblée Législative :
---------« Citoyens, nous pensons que cet événement mémorable deviendra une grande leçon pour les peuples opprimés. Ils verront qu’une nation généreuse qui a le courage de résister à l’oppression et de s’élever à la dignité d’homme, finit toujours par conquérir sa liberté et les malheureux peuples esclaves qui consentent encore d’être les jouets d’une idole qu’ils nomment leur souverain, apprendront par la perte de presque toute l’armée prussienne, le sort qui les attend. »
---------Le général suédois WOLFRADT, dans une lettre à Von MASSENBACH :
---------« Vous allez voir comme la crête va pousser à ces jeunes coqs. Les ennemis deviendront arrogants au dernier point. Leurs avant-postes montrèrent autant d’orgueil et de suffisance qu’ils avaient montré de timidité quelques jours auparavant. Ils avaient subi l’épreuve du feu. Ils attendaient mieux de nous. L’opinion qu’ils avaient de notre esprit militaire avait baissé ; l’opinion qu’ils avaient d’eux-mêmes avait grandi. Nous avions perdu plus qu’une bataille, nous avions perdu notre renommée »
---------Et GOETHE écrira dans son récit « La campagne de France » :
« De ce jour et de ce lieu date une ère nouvelle dans l’histoire du monde ».