---------Qui s’intéresse à la culture n’a pu rester indifférent à la charge qui a été menée contre « notre » ministre ? J’avais en son temps lu son récit « La mauvaise vie » et j’en avais déduit que l’auteur était allé chercher ailleurs la satisfaction de son goût pour les jeunes garçons. Aujourd’hui, il nous dit qu’ils étaient tous majeurs ! Mais dépassons cet aspect pour souligner la dérive qui a permis à certains de stigmatiser l’homosexualité ! Que deviendrait notre patrimoine culturel si on devait bannir les œuvres de ceux que l’on montre du doigt : effacés les poèmes de Rimbaud et Verlaine, la prose de Gide et Yourcenar, le théâtre de Cocteau et Montherlant, censurés les films de Pasolini, interdites les chansons de Trenet, Catherine Lara, Elton Jones, Dalida. Quant à la haute couture, elle ne serait qu’un champ de ruines.
---------Cela me rappelle le traitement infligé par les nazis et la police française à ces sous-hommes qu’étaient, selon eux, les Juifs, dont les productions culturelles étaient bannies. Si l’on tombait à nouveau dans ce délire, la scène française serait orpheline de Bruel, Boujenah, Kiberlain, Réno, Jaoui, Chabat, Anconina, Souchon,Timsit, Zilberstein. J’arrête là l’énumération.
---------N’en déplaise à certains, les homosexuels ont souvent une sensibilité particulière qui les prédispose à un engagement artistique. Quant aux familles juives, héritières d’une longue tradition qu’elles savent préserver, elles ont fait de la culture un pilier de leur existence.
---------Et si l’opprobre devait frapper les francs-maçons, ce serait le divin Mozart qui passerait à la trappe pour retrouver Léonard de Vinci poursuivi pour mœurs particulières.
---------Pourquoi ces propos que certains trouveront incongrus ? Pourquoi quitter l’Argonne pour parler de tout cela ? Pour rappeler que notre culture est riche de sa diversité. Si l’on coupe branches et racines, il ne restera qu’un tronc qui ne tardera pas à dépérir.