
Carte d’identité
Elle fait partie de l’immense massif forestier qu’est l’Argonne [1] et s’étend à l’est de la ville de Sainte-Ménehould [2] jusqu’à la vallée de la Biesme, en limite du département de la Meuse.
Sa surface n’a subi que des variations mineures au fil du temps : d’environ 612 ha en 1238, elle n’est plus aujourd’hui que de 597,86 ha. En 1867, par exemple, la ville a cédé gratuitement des terrains à la Compagnie des Chemins de Fer de l’Est pour l’installation de la voie ferrée Reims-Metz qui traverse la forêt sur une longueur de 2400m et franchit la crête d’Argonne par un tunnel de 785m, puis en 1878, pour son élargissement. Plus près de nous, l’emprise de l’A4 a amputé à son tour la forêt.
Son sol et son sous-sol sont formés d’éléments superposés, principalement de gaize, roche très riche en silice, typiquement argonnaise, unique en France. Elle recouvre la presque totalité du massif sur une épaisseur variable, qui peut atteindre localement une centaine de mètres. L’argile du Gault se situe sous l’assise de gaize et affleure dans la vallée de la Biesme. Enfin, des limons de couleur ocre, que l’on rencontre particulièrement sur les plateaux, donnent un sol brun très fertile.
Son relief tourmenté , aux étroits plateaux coupés de profondes gorges orientées est-ouest, donne au site un petit air montagnard, bien que son altitude ne soit comprise qu’entre 141 m et 261 m. Des petits ruisseaux temporaires prennent naissance en forêt et se jettent dans l’Aisne à Menou ou dans la Biesme à l’est du massif.
Ces ravins, gorgeons, plateaux, jouant sur l’ensoleillement, les conditions climatiques et la diversité des sols apportant plus ou moins de fertilité et d’humidité, permettent à nombre de cortèges floristiques différents [3] de se développer dans les meilleures conditions et à une faune tout aussi diversifiée de s’y abriter.
Des richesses naturelles
La flore par monts et par vaux
Les pentes orientées au nord sont propices au hêtre et au chêne rouvre (sessile) en mélange,
accompagnés d’essences dites « secondaires » comme l’alisier torminal, le charme, le bouleau verruqueux, le sorbier des oiseleurs, et d’arbustes : néflier, houx, noisetier.
Elles abritent une flore davantage montagnarde. On y note la présence de nombreuses fougères, dont certaines très rares, par exemple la fougère à moustaches (Phegopteris connectilis), mais aussi la grande luzule, la véronique officinale, l’aspérule odorante, la canche cespitueuse, le lierre, etc.